Secteur Tourisme : Manque à gagner d’au moins 620 millions USD pour cette année

Gravement sinistré par la crise sanitaire actuelle, le secteur du tourisme est à l’agonie. Une fois de plus, l’ensemble des acteurs lance un appel de détresse à l’Etat. Ils ont rencontré la presse mercredi dernier pour faire part des difficultés majeures auxquelles ils sont confrontés depuis le mois de Mars dernier, en raison de la pandémie mondiale de Covid-19.

Une spirale de crises. La crise sanitaire mondiale s’est vite développée et entraîne également une crise économique qui risque, pour sa part, de conduire à une crise sociale dans le pays. « Le secteur du tourisme en est le plus touché », d’après Patrick Raoull, président de la Confédération du Tourisme de Madagascar (CTM). L’on estime à 620 millions USD au moins le manque à gagner de cette année.
Par ailleurs, tel que nous l’avions précisé dans nos colonnes, 40.000 emplois directs et plus de 300.000 emplois indirects sont en péril, soit plus 1,5 million de Malagasy. D’autres statistiques avaient été communiquées, 1.900 Milliards d’Ariary de perte dans les chiffres d’affaires pour les entreprises du tourisme et 800 milliards d’Ariary pour les entreprises indirectes.
Tous les maillons de la chaîne, des agences de voyages aux serveurs, en passant par les gérants hôteliers, subissent les impacts de la crise sanitaire. Père de famille, Zo Rakotobe exerce le métier de barman depuis une dizaine d’années. «Nous avons des factures et un loyer à payer, une famille à nourrir, mais nous n’avons toujours pas reçu de réponses à nos demandes adressées aux autorités étatiques », déplore-t-il. Il a quasiment épuisé le peu d’économie qu’il s’est constituée et il n’est pas le seul…
« Seuls 5% des établissements sont ouverts. Le secteur est mal en point», précise, pour sa part, Jimmy Rakotoarison, Directeur Exécutif de la Fédération des Hôteliers et Restaurateurs de Madagascar (FHORM).
Manitra Randriambololona, président de la Fédération Nationale des Guides Touristiques de Madagascar a également fait part des difficultés de trésorerie. De nombreux guides gagnent leur vie grâce aux touristes qui visitent les aires protégées. Mais depuis l’état d’urgence sanitaire, ils sont au chômage de fait et ont l’impression que l’Etat les a… oubliés.
Outre les pertes d’emplois, l’avenir du tourisme en question est menacé alors que c’est un secteur pourvoyeur de devises.

Mesures sociales
A maintes reprises, les acteurs du secteur se sont entretenus avec le ministre du Tourisme, des Transports et de la Météorologie. Depuis le début de cette crise, les opérateurs touristiques ont produit un grand effort en assurant au moins le paiement d’un demi-salaire. Sans soutien de l’Etat, ils ne pourront maintenir ce statut plus longtemps. Ils estiment que des mesures sociales d’urgence s’imposent pour sauvegarder les emplois et soutenir les entreprises. Ils souhaitent connaître les réponses de l’Etat à leurs demandes en souhaitant qu’il y ait une convergence vers des solutions pérennes.

C.R

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