SEM Ichiro Ogasawara : Les investisseurs ont besoin de stabilité juridique

La stabilité politique n’est pas le seul critère qu’attendent les investisseurs du pays dans lequel ils vont investir, la stabilité juridique en est également un.

Après trois ans et demi en tant qu’Ambassadeur de Japon à Madagascar, SEM Ichiro Ogasawara arrive au terme de son mandat à Madagascar. Avant de quitter le pays, il a tenu à faire un tour d’horizon des relations bilatérales entre les deux pays et s’est exprimé ouvertement face à la presse sur des sujets variés.
Les investisseurs ont besoin de cadre juridique stable puisqu’ils mettent en place des projets à long terme et les règles du jeu ne devraient pas changer souvent. Tels ont été les propos de SEM Ichiro Ogasawara hier, interrogé sur les démarches en cours pour la mise à jour du code minier. Il estime que Madagascar est riche en ressources minières, toutefois il faut trouver le meilleur dosage. Madagascar doit tirer profit de ses propres richesses tout en travaillant avec les investisseurs étrangers pour valoriser les richesses. Pour attirer les investisseurs, un cadre juridique stable et transparent est indispensable. Par ailleurs, ils ont besoin de gage de stabilité. A noter que des négociations ont été initiées il y a quelques années de cela pour un accord de protection des investissements entre Japon et Madagascar en 2010 mais elles n’ont pas abouti.
Nul besoin de rappeler que le secteur minier intéresse la partie nippone, Sumitomo Corporation étant le plus grand investisseur japonais à Madagascar. Selon les précisions de l’Ambassadeur, il est devenu le premier actionnaire du projet Ambatovy en augmentant sa part d’actions jusqu’à 47,7%. «Ambatovy est le fleuron de la coopération minière et industrielle entre le Japon et la grande île. Grâce à ses exportations, Madagascar est devenu le premier fournisseur de nickel au Japon depuis 2015. (…) Malgré toutes ces retombées éco­nomiques (…), Ambatovy continue à enregistrer une perte assez importante jus­qu’à présent ». L’agribusiness et le textile constituent également d’autres domaines qui intéressent les investisseurs.

Bilan positif

Le bilan du mandat de SEM Ichiro Ogasawara est riche. Depuis qu’il a occupé ce poste à Madagascar, les relations bilatérales ont continué à s’améliorer, et ce, dans différents domaines. Le renforcement des liens d’amitié s’est traduit dans le lancement d’éventail de projets de coopération à Madagascar pour ne citer que l’extension du Port de Toamasina ou encore le projet Papriz. Le Japon attache également une importance particulière à l’éducation ainsi qu’à la bonne gouvernance et à l’accompagnement du processus démo­-
cratique. Des travaux intensifs ont également été réalisés avec le Système des Nations-Unies dans le Grand Sud. Au niveau du secteur privé les relations entre les deux pays se sont améliorées sensiblement ces dernières années. Et la liste n’est pas exhaustive.
SEM Ichiro Ogasawara rejoindra vers mi-janvier 2020 son poste à Genève suite à sa nomination comme représentant permanent du Japon auprès de la Conférence de désarmement. Il quittera la grande île le 30 décembre 2019. Néanmoins, le 27 décembre prochain, il va assumer sa dernière responsabilité pour la signature des 3 micro-projets locaux financés par le Japon, dans le cadre d’un don non-remboursable des petits projets locaux en faveur de la communauté locale. Il quitte le pays avec un grand chagrin et une grande émotion, cependant il se réjouit également du privilège diplomatique. « J’ai été chanceux d’avoir travaillé pendant trois ans et demi à Madagascar », a-t-il conclu.

C.R

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