«Je suis déçu. L’intervention du Premier ministre n’a pas du tout répondu aux attentes des syndicats des travailleurs. Le Premier ministre a surtout dressé le bilan des mesures adoptées au lieu d’avancer des stratégies permettant de faire face au coronavirus, avec des impacts réels sur les travailleurs et la population ». Ces propos sont de Rémi Henri Botoudi, Secrétaire Général de la Confédération Chrétienne des Syndicats Malgaches SEKRIMA (Sendika Kristianina Malagasy).
Les citoyens, notamment ceux du secteur privé, sont désemparés. «80% des travailleurs sont actuellement au chômage faute de transport public leur permettant de rejoindre leur lieu de travail, ou en raison de la réduction des activités des entreprises », affirme notre interlocuteur. Le SEKRIMA met l’accent sur la nécessité de mettre en œuvre les quatre axes essentiels répondant aux normes internationales du travail. Le premier axe consiste à stimuler l’économie et l’emploi. Cela passe par une politique budgétaire active, une politique monétaire conciliante et des prêts et un soutien financier à des secteurs spécifiques. Le second axe s’articule autour du soutien aux entreprises, aux emplois et aux revenus. Cela requiert une protection sociale pour tous, des mesures de maintien des emplois et des aides financières et allègements fiscaux aux entreprises. « Force est cependant de constater que les démarches effectuées pour obtenir une contribution de la CNaPS pour aider les travailleurs ont fait face à un véto du gouvernement ». Le ministre de l’Economie et des Finances a été claire, « il n’y aura pas de subventions ni pour les travailleurs ni pour les entreprises. »
Les autres mesures préconisées par l’Organisation Internationale du Travail concernent la protection des travailleurs sur leur lieu de travail ainsi que le dialogue social en vue de solutions. «Les employeurs devraient négocier avec les transporteurs pour faciliter le déplacement des travailleurs. Les entreprises localisées sur un même axe pourraient se concerter et faire appel à des coopératives de transport pour des services de ramassage en observant les gestes barrières. Un dialogue franc entre l’Etat, les employeurs et les travailleurs doit impérativement se faire, surtout dans un contexte complexe comme celui que nous traversons actuellement», préconise notre interlocuteur.
Claudia R.
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