Taux de change : Dépréciation de l’Ariary

Taux de change : Dépréciation de l’Ariary

La monnaie nationale se porte mal, l’Ariary se déprécie. Le cours du dollar pour sa part, ne cesse de grimper. Le prix de nombreux produits risque ainsi de grimper en flèche également….

Sur le Marché Interbancaire de Devises, l’Euro s’échangeait hier à 3.148,87 Ariary et le Dollar à 2.881,61 Ariary. Ces dernières semaines, la dépréciation de l’Ariary s’est accentuée face au dollar.
Il y a un an, le 15 Avril 2014, le cours moyen pondéré avoisinait les 2321,65 Ariary pour 1 dollar. Il y a trois mois, le 15 Janvier 2015 1 dollar équivalait 2601 Ariary sur le MID.
L’écart entre l’Euro et de Dollar s’amenuise ainsi. Auprès de certains bureaux de change, le dollar atteint les 3.000 Ariary. Une telle situation n’est pas sans conséquence sur l’économie du pays car Madagascar paie la plupart de ses importations en dollars, notamment les carburants. Une telle dépréciation de la monnaie nationale risque ainsi d’entraîner une hausse des prix de différents produits que nous importons aussi bien les matières premières que les produits finis. Les produits de première nécessité proviennent généralement de l’Asie, un bon nombre d’effets vestimentaires également… De l’avis de nombreux observateurs, cette dépréciation de l’Ariary va se poursuivre.
L’avis des économistes
Selon certains économistes, la bonne santé du dollar est, entre autres, liée à la baisse du prix du baril. Pour ce qui est de l’état maladif de l’Ariary, l’économiste Falihery Ramakavelo estime que deux faits peuvent être à l’origine de la chute de l’Ariary face au dollar: la pénurie de devises sur le marché ou le manque de confiance. Les devises constituent un moyen de paiement, selon ses dires, et peut être comparé au riz. Un opérateur de la filière rizicole anticipe généralement. Si une baisse de la production est en vue, une hausse du prix va s’ensuivre. C’est le cas également en matière de devises. Bon nombre anticipent la rareté de devises sur le marché. Ils sont assez sceptiques sur les financements des bailleurs à Madagascar et estiment que le gouvernement malgache sera confronté à des difficultés. Ils prennent des mesures en conséquence. Compte-tenu de la loi de l’offre et de la demande, les devises fluctuent face à la monnaie nationale.
Cet économiste estime que nous pouvons pourtant exploiter à bon escient nos ressources pour en récolter les fruits et en faire profiter à tout un chacun, en évoquant l’adage malgache «mangetaheta ambony lakana» que l’on peut traduire littéralement « avoir soif alors qu’on est sur une pirogue ». La grande île regorge de richesses, selon ses dires. Un regain de l’Ariary pourra être ressenti si l’on met fin aux gabegies, aux trafics d’or et de pierres précieuses.
Si nous les exploitons comme il faut, la grande île pourra se passer des aides des bailleurs. Notre interlocuteur n’a pas manqué de souligner que les bailleurs de fonds qui arrivent dans un pays donné ne font jamais rien gratuitement. «Au cours des réunions internationales, il nous appartient de savoir négocier pour ne pas être perdant et parvenir à une situation gagnant-gagnant».

C.R

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