Trafic aérien : toujours paralysé Grogne montante des passagers
«Pour cause de mouvement social, Air Madagascar informe les passagers que tous les vols sont annulés ce jeudi 18 Juin», pouvait-on lire hier sur les affiches apposées aussi bien à l’Agence d’Analakely qu’à l’aéroport d’Ivato. Une situation qui ne fait qu’
attiser la colère des usagers.
Les grévistes ont refusé d’assurer un service minimum. Les passagers ont été nombreux à venir à l’agence Air Madagascar d’Analakely. Par crainte de débordement, les responsables ont décidé de fermer l’accès principal à l’agence d’Air Madagascar d’Analakely, tout en continuant de recevoir les clients qui devaient emprunter tour à tour un autre accès.
Les uns sont venus s’enquérir de l’évolution de la situation, les autres voulaient exposer leur cas comme ceux dont le visa de séjour devra expirer incessamment. Il en est ainsi d’un usager de nationalité comorienne qui devait regagner son pays lundi dernier et dont le visa de séjour est à la veille du jour d’expiration. Il ne sait plus à quel saint se vouer et se demande quand et comment il va pouvoir rentrer chez lui sans avoir des embrouilles avec la Police des Frontières avec un visa expiré…
Des passagers ont demandé à ce que leur ticket soit remboursé, et d’autres ont revendiqué la prise en charge par la compagnie, ayant dû quitter le pays depuis le début de la semaine.
500 appels par jour
Selon les statistiques recueillies, près de 2000 voyageurs ont été affectés par les annulations de vol de ces derniers jours. Le call center et le numéro vert, mis en place par la compagnie, sont submergés par plus de 500 appels quotidiens.
Des citoyens du pays ont déclaré hier à Analakely qu’ils sont pris en otage par la situation. « Chaque jour, nous sommes obligés de faire le va-et-vient dans l’espoir qu’il puisse y avoir un vol », a indiqué l’un d’eux. Un autre a indiqué que les employés d’Air Madagascar, une compagnie où l’Etat est actionnaire majoritaire, devraient assurer un rôle de service public et satisfaire aux attentes des usagers. Nombreux sont ceux qui ont réclamé que les protagonistes puissent trouver un terrain d’entente afin de mettre fin au mouvement de grève.
Des étrangers sont bloqués au pays alors qu’ils doivent reprendre leur travail incessamment dans leur pays respectif (France, Comores…). Ils craignent de perdre leur emploi…«Il faut espérer que la raison revienne. Il devrait y avoir d’autres manières d’agir que de prendre les passagers en otage. A la limite, un service minimum doit être assuré», s’est lamenté un ressortissant français.
L’on apprend qu’une rencontre des représentants des employés gévistes avec le Premier Ministre le Général Jean Ravelonarivo s’est tenue hier au Palais de Mahazoarivo.
C.R
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