Trafic de bois de rose : 6 000 T saisies à Singapour
Les déclarations officielles du gouvernement interdisent tout transport et exportation de bois précieux. Des actions ont été entreprises pour mettre en œuvre le plan d’assainissement du trafic de bois de rose. Toutefois, ces bois précieux continuent de quitter clandestinement le pays.
Six mille tonnes de bois de rose ont été découvertes à bord d’un navire accosté au port de Singapour, selon communication verbale de Jean Omer Beriziky, Premier ministre et du ministre de l’Environnement par intérim en Conseil du gouvernement d’hier, au palais de Mahazoarivo. C’est la plus grosse saisie depuis 2009, ont-ils confirmé. Ce communiqué a soulevé la surprise générale mêlée d’incrédulité chez les membres du gouvernement, a rapporté un ministre présent à cette séance.
Un contrôle de routine, mené par la douane de Singapour, a permis de découvrir cette cargaison de bois de rose apparemment en provenance de la Grande île. Le communiqué note que de faux documents avaient été utilisés par les trafiquants pour acheminer cette marchandise vers Singapour. Jusqu’à présent, aucune interpellation n’a eu lieu. Les investigations relatives à ce trafic d’envergure se poursuivent.
Les bois de rose saisis valent 156 milliards d’Ariary à la revente
L’enjeu financier du trafic de bois de rose reste énorme.
Le prix actuel du bois de rose de Madagascar sur le marché international oscille entre 10 dollars et 13 USD le kilo. On peut déduire que la valeur à la revente de toute cette cargaison de bois de rose saisie au Singapour est estimée à plus de 78 Millions de USD soit 156 milliards d’Ariary. 6 000 tonnes de bois de rose, c’est la plus importante saisie de bois précieux effectuée jusqu’à présent…
Le rapatriement de ces bois de rose, interceptés à Singapour, n’est pas encore défini. L’État malgache envisage de les revendre, a confié un membre de cabinet du ministère de l’Environnement. Il a souligné que le comité de pilotage examine cette éventualité avec la Banque mondiale. Cette institution internationale mène, en effet, une enquête serrée sur le trafic de bois de rose malgache. La Banque Mondiale étudie actuellement l’inventaire et le marquage de ces stocks avant de lancer l’appel d’offres. Le rapport final de cette étude sera rendu public au mois de juin prochain.
CITES
Le bois de rose de Madagascar fait partie des bois précieux inscrits à l’annexe II de la CITES (Convention sur le Commerce international des Espèces menacées d’extinction de faune et de flore sauvages). Le Président de la République Hery Rajaonarimampianina a rencontré, le 3 avril dernier à Bruxelles, John E. Scanlon, Secrétaire Général de la CITES. Ce fut une occasion pour les deux personnalités d’élaborer ensemble des mesures qui devront être entreprises d’urgence afin d’endiguer le commerce illicite de bois précieux en provenance de Madagascar. Le Secrétaire Général de la CITES, par le biais du Consortium international sur la lutte contre la criminalité de la faune (ICCWC), a recommandé le déploiement rapide d’une équipe de soutien en cas d’incident sur la faune et la flore (WIST) qui sera dirigée par Interpol et ce, pour guider et faciliter le suivi des mesures d’application des mesures légales. John E. Scanlon, a également promis un soutien juridique et scientifique à Madagascar, y compris la possibilité d’une assistance future au titre du programme OIBT-CITES. La grosse saisie de bois de rose à Singapour serait-elle le premier fruit de ce partenariat ?…
Vola R
