Trésorerie de la Jirama : Un déficit abyssal

Trésorerie de la Jirama : Un déficit abyssal

 

Délestage par-ci, délestage par là, grogne des usagers ici et là…La situation demeure électrique et la tension monte jusqu’à atteindre son apogée, parfois. Peu avant sa destitution, le ministre de l’Energie Fienena Richard avait souligné que le délestage n’est plus technique mais économique. Qu’en est-il exactement ?

La Jirama est confrontée à un problème d’exploitation. En 2013, l’entreprise a enregistré un encaissement mensuel de 37 milliards MGA contre des charges de 57 milliards MGA, soit un solde largement négatif de 20 milliards MGA, et c’est au Trésor Public de compenser ces pertes. L’audit qui a été effectué récemment a permis d’en apprendre davantage. « Une meilleure gestion est requise », de l’avis d’Orlando Robimanana, Directeur Général du Trésor.
Les dépenses en carburant de la Jirama sont faramineuses, puisqu’elles représentent 115% de son chiffre d’affaires. Pour l’approvisionnement de la Capitale, par exemple, c’est la Jirama elle-même qui a effectué les estimations de l’appel d’offres, selon les précisions de notre interlocuteur.
L’Etat a alors cherché des financements pour un besoin de 1600m3 de gazole. Mais, une fois la commande passée, elle était de 3.400m3 et actuellement, elle est à plus de 5000m3. La Jirama a probablement une explication technique de cette augmentation de ses besoins en carburant… Quoi qu’il en soit, la gabégie persiste dans les consommations de gazole auprès de la Jirama et des personnes en sont témoins sur les routes nationales.
Le compte d’exploitation de la Jirama révèle une production non vendue de près de 35%. La Jirama estime que cela serait engendré par la perte rencontrée en cours de transport, toutefois, cette perte devrait être moindre, de l’avis des observateurs. Si l’on met en vente 10% de cette production invendue, la Jirama percevra 100 milliards d’Ariary, selon les explications apportées par le Directeur Général du Trésor.
Le problème de la Jirama est d’une ampleur sans pareil puisqu’il se répercute sur les usagers, l’électricité étant, de nos jours, indispensable aussi bien aux ménages qu’aux entreprises. Les délestages amplifient les problèmes d’insécurité, et nuisent aux activités lucratives des abonnés et à la productivité des entreprises.
Le Trésor Public continue de servir de gilet de sauvetage à la Jirama. Aux dernières nouvelles, la Banque Mondiale va financer toutes les études pour améliorer la gestion de la Jirama afin de réduire les déficits mensuels de cette entreprise.

C.R

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