Un présumé bandit hospitalisé

Les médecins résistent à la pression du député Nicolas Randrianasolo

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Incorrigibles. Ils le sont. Ils, ce sont ces députés qui, imbus de leur statut, font pression sur d’autres corps qu’ils considèrent comme institutionnellement inférieurs à la sacro sainte Assemblée nationale. Le fait divers suivant s’est passé dans le district de Beroroha et implique le député de Betroka, Nicolas Randrianasolo.

Deux individus au comportement douteux ont été interpellés par des gendarmes chargés du maintien de l’ordre au marché de bovidés de Tanandava, dans le district de Beroroha. Ces deux individus, selon les renseignements recueillis par les gendarmes, auraient été les auteurs d’actes de brigandage dans la localité et activement recherchés. Effectivement, quand ils ont vu les éléments des forces de l’ordre, ils ont pris la fuite.  Lancés à leur poursuite, les gendarmes ont du ouvrir le feu, blessant l’un des fuyards si l’autre a pu s’échapper. A cause de ses blessures, les médecins ont décidé de le garder pour la suite du traitement.
Informé des faits, Nicolas Randrianasolo, le député de Betroka, une circonscription à plusieurs centaines de kilomètres de Beroroha, s’est empressé de descendre sur les lieux. Accompagné d’un maire, son beau-père selon des sources militaires, il s’est rendu à l’hôpital et, en sa qualité de député, a ordonné aux médecins de libérer le blessé qui est, selon ses dires, un de ses parents. Les médecins ne se sont pas laissé impressionner et ont refusé de se plier à ses « ordres ». « Notre rôle et de le soigner et non de le laisser partir», ont répondu les médecins qui ont conseillé  au député de s’adresser au Commandant de la Compagnie de la Gendarmerie locale. Ce dernier, selon nos informations, malgré les menaces, n’a pas non plus obtempéré et a même ordonné le renforcement de la sécurité autour de l’établissement hospitalier du village.
Des faits de ce genre sont courants à Madagascar. Les députés, auréolés de leurs prérogatives, n’hésitent pas à approcher les forces de l’ordre ou les magistrats pour l’élargissement de leurs proches ou de leurs connaissances compromis dans des affaires. Bonne gouvernance et Etat de droit, êtes-vous là ?

DRR

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