Vérité des prix du Gasoil : Encore un écart de 9%

Vérité des prix du Gasoil : Encore un écart de 9%

Les prix du carburant continuent d’alimenter les conversations, mais aussi les appréhensions des automobilistes. Qu’en est-il de la vérité des prix ? Quoi qu’il en soit, une structure de prix provisoire est mise en place.

En Octobre 2017, la vérité des prix a été atteinte, le prix à la pompe ayant été égal de référence calculé. Le prix a cependant évolué d’Octobre 2017 à Juin 2018, selon les précisions apportées hier à la presse par Laurent Rajaonarivelo, DG de l’Office Malgache des Hydrocrabures, entouré de ses collaborateurs. Compte-tenu de l’évolution du prix du brut durant cette période (+ 39%) et de la situation de l’Ariary par rapport au dollar, la révision du prix du gasoil sur le marché local aurait dû être de +24% alors qu’elle n’était que de +13%, soit un écart de 9% qui représente un gap pour les pétroliers.
Comme nous l’avons déjà rapporté dans nos colonnes, le gap des pétroliers se chiffrent actuellement à 35 milliards d’Ar. Le prix du gasoil devrait ainsi connaître une hausse de + 370 Ar. C’est dans le souci de préserver, autant que possible, le pouvoir d’achat des consommateurs que l’Etat, en collaboration avec les pétroliers a mis en œuvre un système de lissage des prix amortissant l’impact sur les prix à la pompe, de l’évolution des paramètres internationaux. Nul besoin de rappeler que les subventions ne sont plus permises.
Pour ce qui est des négociations avec les pétroliers, le DG de l’OMH a précisé que les discussions ont abouti, la fin du mois de Février, à la mise en place d’une structure de prix provisoire. A noter qu’actuellement, le prix du baril se chiffre à 74 USD.

FMI

Interrogé sur la situation du prix du carburant à Madagascar, Patrick Imam, Représentant Résident du FMI, estime que l’approche de contrer la tendance à la hausse des prix du carburant à la pompe ne sera pas tenable à moyen terme. Selon ses dires, le système de blocage de prix à la pompe à des niveaux qui ne reflètent pas les coûts encourus évite aux consommateurs de subir les hausses des prix à la pompe. Cela génère cependant des passifs constitués notamment par les moins-values subis par les pétroliers du fait de la non-application de la vérité des prix ou du prix de référence. Si l’on se réfère aux évolutions récentes des deux paramètres les plus importants du calcul, que sont le prix du pétrole brut et le taux de change, les prix à la pompe auraient normalement dû augmenter. Ce qui n’est pas le cas depuis le mois d’Avril 2018 a fait noter le représentant du FMI.
Avec l’accumulation davantage de passifs envers les pétroliers, le risque pour l’Etat de retomber dans la spirale de l’accumulation d’arriérés de paiement est grand alors qu’il est déjà arrivé à s’en débarrasser ces dernières années. Il y a également le risque pour l’Etat de devoir faire des concessions sur des mesures demandées par les distributeurs pétroliers pour compenser les pressions qu’ils auront sur leur trésorerie suite à la non-application de la vérité des prix. Et finalement, il y a le risque de retomber de nouveau dans les pièges des subventions sur les produits pétroliers qui se sont avérés très mal ciblés alors qu’ils sont vraiment budgétivores.

C.R

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