Violation du circuit de distribution : Des centaines de milliards d’Ariary de manque à gagner

Pour la relance de l’économie, le respect du circuit de distribution dans le secteur du Commerce est d’une importance capitale. Il en est de même de l’uniformisation de la marge bénéficiaire des opérateurs économiques.

La violation du circuit de distribution, établi depuis 2009 engendre des manques à gagner considérables à l’Etat. Le Conseil des Grossistes Pro­-
fessionnels de Madagascar (CGPM) insiste sur la nécessité d’appliquer ce circuit qui va de l’importateur ou de l’industriel vers le grossiste puis vers le détaillant. Pour les produits locaux, le circuit va du producteur ou collecteur vers le grossiste et enfin, vers le détaillant. L’Etat pourrait percevoir plusieurs centaines de milliards d’ariary en quelques mois s’il fait respecter le circuit de distribution dans le secteur du commerce. Bien que la loi n°2018-020 du 29 juin 2018 ait été votée par les deux parlements pour instaurer ce circuit, il n’y a toujours pas de décret d’application. Les opérateurs réclament ces décrets et comptent sur le ministère du Commerce et de la Consommation pour les signer.
Ceux qui œuvrent dans l’informel devraient, par ailleurs, être formalisés.
Le circuit n’est pas le seul problème de l’avis de l’opérateur économique Honoré Rasolonjatovo. Le fisc devrait également revoir et fixer le niveau de la marge bénéficiaire des opérateurs pour le calcul des impôts sur le revenu et la TVA. Car si par exemple, il définit une marge de 8%, les opérateurs n’en dégagent réellement que 1,5%. Il faudrait donc bien préciser le niveau de la marge pour le calcul des impôts pour pouvoir supprimer la concurrence sauvage. Ceci particulièrement pour la vente de cigarettes. Le fisc taxe 5 pour 1000 alors que la marge n’atteint pas ce taux. Concernant les pâtes alimentaires importées et lourdement taxées, notre interlocuteur estime que des millions de Malagasy consomment ce produit et que le pays ne compte que quelques producteurs locaux. Il pense que l’industrialisation peut avancer du moment que le pays arrive à engranger un maximum de recettes.
Par ailleurs, des gros­sistes malagasy revendi­quent un traitement égalitaire tant au niveau de la douane que du fisc. Force est de constater que certains responsables étatiques incitent des grossistes à ne pas établir des factures en bonne et due forme. Ce qui constitue un manque à gagner pour l’Etat. « Nous sommes dans une grande crise économique, comme partout ailleurs. Et il faut rappeler que c’est le secteur privé qui paie, par exemple, les salaires des fonctionnaires. Si l’on prive l’Etat de ses ressources, cela lui posera un grand problème », déplore Honoré Rasolonjatovo. “Si le fisc, la douane et le Ministère du Commerce et de la Consommation combinent leurs efforts, le commerce sera l’une des principales ressources financières pour l’Etat”.

Claudia R.

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