Viols sur enfants à Nosy Mitsio : Un magistrat et un sous préfet, protecteurs du pédophile
Le contraire aurait étonné : le pédophile suisse a bénéficié de la protection de personnalités haut placées pour pouvoir s’adonner à ses actes malfaisants et à faire condamner les victimes. Le récit…
L’étau se resserre autour d’André Gogniat, le pédophile suisse qui défraye les chroniques depuis des années à Madagascar. Le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation vient de publier une décision portant son expulsion et interdiction d’entrée sur le territoire malgache. Décision qui a été publiée le 4 février 2016 et l’information est révélée par Mahamodo, président du fokontany des Mitsio et Roland Vilella, au cours d’une conférence tenue samedi dernier au Collège Saint-Michel d’Amparibe. A l’heure où ces lignes sont écrites, le pédophile a déjà quitté le pays. Une bonne nouvelle attendue depuis des années par tous ceux qui dénoncent les viols perpétrés par ce ressortissant suisse dans l’archipel isolé des Mitsio, Nosy Be.
Rappel des faits
Devant une assistance composée des membres des associations caritatives, des associations qui militent pour le respect des Droits de l’Homme, des journalistes, des hauts fonctionnaires de l’Etat, des simples citoyens, Mahamodo a présenté l’historique et les faits qui se sont déroulés dans cette zone isolée où il est chef du fokontany. Il a expliqué la ruse utilisée par cet individu pour contourner la méfiance de sa petite communauté. Distribution de médicaments, vêtements, aides diverses avant de réclamer son dû : les petites filles. Très jeunes, pas plus d’une dizaine d’années, seulement trois ont accepté de témoigner de leur viol, les autres et leurs familles ayant trop peur de dénoncer un vazaha fortuné bénéficiant du soutien de personnalités importantes. Mahamodo, récemment condamné par le tribunal de Nosy Be, sur plainte du pédophile, pour accusations mensongères, pose depuis longtemps une question cruciale : « En tant que président du fokontany, je me dois de défendre mes populations. Et lorsque je le fais, je me retrouve condamné par la Justice. Dites-moi ce que je dois faire ? ».
André Gogniat : pédophile connu en Suisse
Depuis des années André Gogniat a toujours clamé son innocence et n’avoir jamais été mêlé à la moindre affaire de pédophilie dans son pays, contrairement à ce qu’affirment ses accusateurs. Malheureusement pour lui car avec la présentation de Roland Vilella d’un document officiel compromettant d’Interpol, on a découvert qu’André Gogniat est connu depuis 1987 pour des faits de pédophilie. La lecture par l’orateur des méfaits attestés, là également à travers des documents officiels sur des fillettes helvétiques, rend la ligne de défense du pédophile intenable. Lors de son intervention, Roland Vilella d’expliquer : « Un pédophile est un malade sexuel, dangereux. Il détruit des enfants à vie. Même s’il ne parle pas, il garde toute sa vie. Un enfant violé par un pédophile est un enfant abimé. Nous avons en face un dangereux prédateur récidiviste coupable de nombreux viols sur enfants. Il doit désormais répondre de ses crimes».
Anomalies judiciaires
Roland Vilella s’est efforcé à dévoiler les importantes anomalies judiciaires survenues au cours des 10 années liées à cette affaire qui selon lui démontre l’existence d’un réseau de personnalités influentes qui protège le pédophile. Et de citer des noms sur la base de documents en sa possession. Cet ancien sous préfet d’Ambilobe affirme dans un témoignage recueilli par huissier et dont on ignore comment il est parvenu entre les mains de Roland Vilella qu’André Gogniat est « un bienfaiteur de l’humanité ». Plus étrange encore ce haut magistrat de Diégo Suarez dont la fille âgée de 25 ans hébergée en Suisse au domicile du pédophile. Et l’orateur de conclure : « l’on est droit de s’intérroger sur la relation curieuse entre le pédophile suisse le plus célèbre de son pays et un haut magistrat malgache ». La conférence s’est terminée par la mise en accusation des autorités suisses qui n’ont entrepris aucun procès contre leur propre ressortissant dont elles connaissaient pourtant les antécédents. Roland Vilella estime qu’il faut toujours être vigilant à l’endroit de ces prédateurs. Les solutions doivent être axées au niveau des Etats. Et il appartient aux services de Police et de la Justice de trouver le coupable. Ainsi qu’une importante collaboration étroite entre les services européens et malgaches devrait être mise en place. Le prochain procès de l’affaire de pédophilie de Mitsio, Nosy Be aura lieu ce 1 mars 2016. Que toute la lumière soit faite sur cette affaire….
Vola R
