ZLEC : “Davantage de préparations s’impose”, estime Julien Radanoara

Il faut être suffisamment préparé pour que l’adhésion à une zone de libre échange puisse être réellement bénéfique à un pays comme Madagascar, a indiqué, sans ambages, Julien Radanoara, expert en relations internationales. «Tout est dans la préparation pour affronter aussi bien le marché régional qu’international», selon ses dires. La Grande île doit ainsi tirer des leçons de son appartenance aux autres marchés régionaux.Madagascar est déjà membre de la SADC, du COMESA, et est concernée par l’accord de Cotonou (Union Européenne- ACP). Zone de libre échange signifie libre circulation des marchandises sans payer de droit de douane. Pour ce qui est du COMESA, la part de marché de Madagascar est juste de 2% alors que celle du Kenya, par exemple, est de plus de 43%. Nous ne nous sommes pas suffisamment préparés, tout comme notre adhésion à la SADC.
L’Egypte, l’île Maurice… font partie des membres du COMESA qui introduisent leurs produits à Madagascar, mais importent peu de la Grande île. Notre interlocuteur note qu’auparavant, une Foire de l’Egypte se déroulait régulièrement dans la capitale pour promouvoir les produits égyptiens. Mais il n’y a jamais eu de Foire de Madagascar en Egypte. Il importe pourtant de conquérir les marchés pour que les producteurs locaux puissent se développer. Si le COMESA et la SADC constituent un marché d’environ 800 millions de consommateurs, la Zone de Libre Echange Continentale représente, pour sa part, plus d’un milliard de consommateurs. L’enjeu de l’adhésion de Madagascar à la ZLEC est ainsi de taille et les avantages pourront être réels si l’on se prépare comme il se doit. Généralement, les dirigeants ne lisent pas les textes relatifs aux marchés régionaux. A noter que la ZLEC n’entrera pleinement en vigueur que dans un an, en Juillet 2020. «Nous avons le temps de préparer les producteurs et les opérateurs sur tous les plans, pour qu’ils puissent produire tant en quantité qu’en qualité», de l’avis de l’expert en relations internationales.

CAN 2019, Barea

A noter par ailleurs que la performance de la Barea pour sa première participation à la CAN fait la une des médias tant locaux qu’étrangers notamment suite à sa victoire contre les Léopards de la RDC. Cela ne peut que contribuer à améliorer l’image de Madagascar sur la scène internationale, de l’avis de Julien Radanoara. Et de poursuivre que cela à des impacts économiques et commerciaux mais aussi sociaux à l’interne. Madagascar devrait profiter de la participation de l’équipe nationale à la CAN 2019 en Egypte pour organiser un événement visant à promouvoir les produits made in Madagascar sur place ainsi que les opportunités d’investissement dans la grande île. «L’objectif est de vendre Madagascar dans le bon sens du terme», selon ses propos.
Notre interlocuteur a également touché un mot sur l’élan de solidarité pour soutenir l’équipe nationale. Les dirigeants devraient saisir cette occasion pour restaurer le principe du «Fihavanana». La culture du bien, du beau et de l’ordre devrait être inculquée pour y parvenir, selon ses dires.

C.R

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