Pourquoi parler de coercition ?
Ouverture de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale demain. Nous aurons cette semaine, la composition du bureau permanent, les noms du président de l’Assemblée nationale, du questeur, des 5 vice-présidents (pourquoi pas 21 du reste ? Nous avons 22 régions…) et des présidents des groupes parlementaires.
Le rapport de forces va se dessiner sur l’échiquier parlementaire. Mais cet échiquier sera très changeant étant donné que les pièces seront encore mobiles pour un temps. On aura quatre grands pôles : MAPAR, indépendants, Mouvance Ravalomanana, VPMM et le reste.
Le débat est le suivant : risque-t-on d’avoir une plateforme majoritaire à l’Assemblée nationale qui ne donnera pas un chèque en blanc au Président de la République ? Le MAPAR y pense. Certaines personnes, représentant son aile dure, n’écartent pas l’idée d’un empêchement au cas où il y aura un désaccord profond. Réponse des proches de la présidence, oui, mais le chef de l’Etat dispose aussi du droit régalien de dissoudre l’Assemblée en cas de désaccord profond.
Mais pourquoi parler déjà de coercition en période de reconstruction ? Nous sommes en sortie de crise. Nous ne sommes pas encore sortis de la crise socio-économique. Le vrai débat pour l’opinion est simple : il faut un PM et un gouvernement capables d’aider le Président de la République. Il faut un Exécutif uni et oeuvrant pour le bien collectif.
Ceux qui ont participé à la gouvernance de la transition devraient avoir l’humilité de passer la main. Une démocratie a besoin d’alternance. Comme il ne peut pas y avoir de rupture brutale avec le régime transitoire, un ancien ministre des Finances fait bien l’affaire : Hery Rajaonarimampianina connaît tous les dossiers financés directement ou indirectement par les caisses de l’Etat.
Quoi qu’il en soit, il est sage de procéder à la nomination du Premier ministre. Au moment opportun également. Un PM, ayant une forte personnalité, pourrait aussi mettre le Président de la République sous l’éteignoir. A ce jeu, Ratsiraka et Ravalomanana ont excellé. Ils étaient toujours le numéro Un.
