Aide d’urgence du FMI FCR : décaissement de 171,9 millions USD approuvé

« La pandémie de COVID-19 continue d’affecter gravement des secteurs clés de l’économie malagasy, notamment le tourisme et l’industrie manufacturière orientée vers l’exportation, affaiblissant enco­­re davantage les perspectives macroéconomiques. La croissance devrait être négative en 2020 et les besoins urgents de balance des paiements résultant de la pandémie ont augmenté.». Ce sont en ces termes que s’est exprimée Antoinette Sayeh, Directrice générale adjointe du Fonds Monétaire International et présidente de séance du Conseil d’Administration du 30 juillet. Le Conseil d’administration a approuvé un second décaissement d’urgence de 171,9 millions de dollars en faveur de la République de Madagascar au titre de la FCR. Ce décaissement supplémentaire du FMI en faveur de Madagascar pour faire face à la COVID-19 s’élève au total à 337,9 millions de dollars.
Les perspectives écono­miques de Madagascar se sont détériorées depuis l’approbation de la première demande de Facilité de Crédit Rapide, en raison d’une nouvelle dégradation de l’environnement mondial et d’un approfondissement de l’impact de la pandémie COVID-19. « Par conséquent, les besoins urgents de balance des paiements résultant de la pandémie ont augmenté, avec un besoin de financement désormais estimé à environ 580 millions de dollars. La situation fiscale a été gravement affectée par des pertes de recettes supplémentaires et la réorientation des ressources budgétaires pour faire face à des dépenses critiques, y compris une assistance sociale accrue aux plus vulnérables » précise un communiqué du FMI. Ainsi, ce décaissement supplémentaire aidera à financer les dépenses de santé et un plan d’aide économique dans le cadre du plan national d’urgence du gouvernement pour lutter contre la pandémie. Il permettra aussi de catalyser un soutien supplémentaire de la part des donateurs.
“Dans le contexte actuel d’incertitude élevée, un soutien supplémentaire pourrait être nécessaire pour alléger le poids de l’ajustement. La décision des autorités de demander à bénéficier de l’Initiative de suspension du service de la dette soutenue par le G-20 et le Club de Paris et l’utilisation des ressources ainsi débloquées pour financer les dépenses de santé et d’aide économique liées à la COVID-19, sont les bienvenues” avance la Directrice Générale Adjointe du FMI. Par ailleurs, les autorités malgaches se sont engagées à renforcer la transparence, notamment avec la publication des marchés publics liés à la réponse à la pandémie et avec des audits post-crise. Cela permettra de garantir que les financements fournis sont utilisés de manière efficace pour faire face à la crise.
Des observateurs ne manquent pas de préciser qu’à force de recourir à des aides étrangères, Madagascar risque d’être surendettée. A ce propos, le FMI précise que “le risque de surendettement public de Madagascar reste modéré, mais avec des perspectives soumises à de forts aléas. Cela souligne l’importance de préserver la viabilité budgétaire une fois la crise stabilisée. Les autorités restent déterminées, au-delà de leur réponse immédiate à la crise, à poursuivre les réformes nécessaires pour une croissance plus forte, plus inclusive et durable”.

Claudia R.

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