Ambassadeur de France sur Ma-TV : “Appui au développement contre stabilité politique et sécuritaire”

L’intervention de SEMme Véronique Vouland- Anéini, Ambassadeur de France à Madagascar dans l’émission Resabe de la chaine Ma-TV a été une occasion pour elle de dévoiler la position actuelle de la France vis-à-vis de la Grande Île et également de situer l’avenir de la coopération entre les deux pays.
L’appui au développement notamment dans les secteurs de l’éducation, de l’agriculture, de la santé et de la sécurité alimentaire a été martelé par la Chef de Mission Diplomatique française à Madagascar. Une coopération entre les deux pays vouée à être renforcée à travers la prochaine rencontre entre le Président Andry Rajoelina et le Président Emmanuel Macron dans les prochaines semaines. Un développement dont les fruits devront bénéficier à l’ensemble de la population malagasy selon elle. «Ce qu’il faudrait, c’est non seulement que la croissance soit élevée mais qu’elle profite également à beaucoup plus de Malgaches que c’est le cas aujourd’hui», a-t-elle soutenu. En tout cas, elle a félicité les acteurs malagasy d’avoir pu asseoir une croissance forte dans la Grande Île. «Maintenant il y a du travail à faire, comme assurer leur sécurité juridique, la sécurité des affaires car ce n’est pas encore vraiment le cas. Il y a donc beaucoup de travail mais nous sommes sur le bon chemin», a-t-elle indiqué.
Toutefois, SEMme Véronique Vouland Anéini s’est acharnée sur la question de la sécurité. Un sujet qui venait d’ailleurs d’être insisté lors du dernier dialogue stratégique entre le gouvernement malagasy et les partenaires internationaux à l’instar de la France. La lutte contre l’insécurité est un effort sur lequel les autorités du pays doivent se focaliser tout en soulignant que des changements et des résultats positifs ont été perçus ces derniers temps. «Nous allons discuter de la façon de vous aider. Pas seulement nous, mais il faut savoir comment il est possible de restaurer la confiance entre les citoyens et l’Etat, et à le faire dans le respect des Droits de l’Homme et des procédures», a-t-elle avancé. C’est le cas de la lutte contre les «kidnappings» dont les efforts des dirigeants et spécialement du gouvernement visant à éradiquer ce fléau ont été salués par l’Ambassadeur de France.

Bonne gouvernance

Les initiatives prises par le nouveau régime dans le cadre de la bonne gouvernance ont été soulevées à cette occasion. La question relative aux soupçons d’ingérence russe dans le processus électoral malgache de 2018 a entre autres été répondue par l’Ambassadeur de France. «Si ces pratiques sont avérées c’est effectivement une menace pour la souveraineté. Les leçons à tirer de cela sont sans doute qu’il faut des lois qui encadrent mieux le financement des campagnes et le processus de campagne et d’élection qui souffrent encore de fragilités malgré leurs forces. Il y a donc des progrès à faire sur ce sujet-là», a-t-elle souligné.
La lutte contre la corruption n’a pas été en reste. «On ne peut pas s’en prendre à la mauvaise gouvernance mais aux gens qui ont gouverné donc logiquement on s’en prend plutôt à ceux qui ont été au pouvoir auparavant. Il ne faudrait pas que l’ambition des autorités actuelles de lutter contre la corruption s’arrête à ça. Il y a une nécessité absolue de lutter contre la corruption et cela doit toucher tous ceux qui sont corrompus». Une phrase en réponse à des formes d’acharnement contre d’anciens responsables du régime. Elle a par ailleurs souligné que : «les autorités précédentes ont quand même mis en place tous les outils pour lutter contre la corruption, il faut le relever. Le Bianco, le Samifin, les pôles anticorruption, tout cela fonctionne et c’est parce que cela fonctionne que les autorités actuelles ont les moyens de lutter contre la corruption. Tout cela devrait conduire à une sorte d’élan national, et je vois qu’aujourd’hui il y a des policiers, des gendarmes en prison, il y a des prisons qui fonctionnent, des procès qui vont s’ouvrir».
Lors de l’intervention de SEMme Véronique Vouland Anéini, son fin de mandat en tant qu’Ambassadeur de France à Madagascar a également été soulevée. Une occasion pour elle de communiquer le point qui l’a marqué durant ses 4 années à Madagascar. «Ce qui m’a particulièrement marqué au cours de ce temps que j’ai passé avec vous, c’est évidemment le processus électoral qui a été un des grands enjeux de ma mission. Je suis vraiment très heureuse que Madagascar ait réussi à franchir cette étape sans sombrer dans les errements du passé et que tout se soit passé pacifiquement, que les candidats aient joué le jeu, qu’ils aient reconnu l’élection», a-t-elle conclu.

Recueillis par Marc A.

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