Ambatovy : L’heure est grave…

Ambatovy : L’heure est grave…

L’heure est grave pour Ambatovy et la situation est amère pour les employés qui sont frappés de chômage technique, mesure inévitable compte-tenu de la situation financière de la compagnie. La vision d’Ambatovy était pourtant de faire du Nickel, le premier produit d’exportation de Madagascar une fois atteinte sa pleine capacité de production.
«La survie de la compagnie, en elle-même, est en jeu. Nous sommes actuellement contraints de prendre la décision douloureuse de mettre environ 12% du personnel, travaillant pour Ambatovy, au chômage techni- que», a déclaré Tim Dobson, président d’Ambatovy. Il a insisté sur le fait que ces mesures sont, certes, douloureuses, mais ils n’ont pas le choix. Au cours des deux dernières années, Ambatovy a déjà engagé des réductions de coûts drastiques.
La compagnie en a informé ses employés le 02 Juin dernier à travers une note d’information selon laquelle «(…) Ambatovy doit absolument passer par une réduction de taille afin d’être en capacité de poursuivre ses opérations dans la limite des fonds disponibles. Faute de réagir immédiatement, nous serions rapidement forcés de fermer la mine et l’usine, ce qui causerait la perte d’emplois de tout le personnel d’Ambatovy».

1.100 employés touchés
Sherrit International précise sur son site web que 1.100 personnes (les employés des sous-traitants compris) sont affectées par cette mesure de suspension ou de démobilisation. Une situation qui est ô ! combien difficile pour ceux qui sont victimes et qui se trouveront sans emploi, ne serait-ce que temporairement. Pour éviter d’éventuelles échauffourées, un vaste dispositif de sécurité est déployé depuis jeudi dernier tout autour du quartier de Tanandava, qui abrite les usines d’Ambatovy.

Chute du prix du nickel
Le prix du Nickel, qui était supérieur à 20 dollars la livre lorsque la construction d’Ambatovy a débuté en 2007, est tombé sous les 6 dollars la livre à la fin de l’année dernière, loin au-dessous du coût de production d’Ambatovy. Les experts, eux, prévoyaient un prix moyen de 9 dollars cette année 2015. Les problèmes techniques de l’usine d’Ambatovy, combinés aux conséquences des 27 jours de grève à la Mine de Moramanga, puis à l’usine de Toamasina n’ont fait qu’aggraver la situation financière de la compagnie. A côté du prix du nickel qui se trouve à un niveau très bas, la cherté du souffre, utilisé comme matière première, augmente les coûts de production. A noter qu’en 2014, la production de Nickel était de 37.000 tonnes et celle de Cobalt était de 2.900 tonnes.

C.R

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