Banky Foiben’i Madagasikara : 72 milliards Ariary de chèques impayés en 2017

Si les paiements par chèque de particuliers sont très courants dans des pays étrangers, à Madagascar, ce mode de paiement est de moins en moins accepté. La raison en est simple : l’émission de chèque sans provision devient un acte fréquent…

Durant les cinq dernières années, force est de constater que le nombre en valeur de chèques impayés est en hausse. Selon les données centralisées au niveau de la Banky Foiben’i Madagasikara, de 2013 à 2017, le nombre de chèques sans provision est passé de 4.500 à 8.000, soit une augmentation de près de 100%. Par ailleurs, leur montant est passé de 40 milliards à 72,12 milliards d’Ariary. Les chèques sans provision sont, en général, les œuvres des personnes physiques, néanmoins, on rencontre quand même ceux qui sont utilisés par des sociétés et ce avec un montant assez conséquent. Environ 50% de ces chèques impayés, ont finalement été régularisés.
Selon les explications du Gouverneur de la BFM, la prolifération de ces incidents de paiement représente des impacts négatifs non négligeables sur le climat des affaires et sur le développement économique de Madagascar. Il a noté que Madagascar est le premier pays ayant un taux élevé de masse monétaire (en liquide), avec un taux de 47%, contre 22% au Burkina Faso, 38% en Afrique de l’Ouest, 32% en Afrique Centrale, 14% dans les zones euros et moins de 10% dans les pays développés. Cette hausse de la masse monétaire marque la fragilité de notre économie.
«Le chèque est un instrument de paiement à vue. L’utilisation d’un chèque suppose l’existence d’une provision préalable, disponible et suffisante. Il ne peut être utilisé comme instrument de garantie», a rappelé le Gouverneur.
Notons que l’émission d’un chèque sans provision est passible de sanction portant sur une interdiction bancaire, mais expose également le titulaire du compte à des poursuites judiciaires et à des sanctions pénales.
Ainsi, une campagne de sensibilisation d’envergure nationale est menée par la BFM à partir de ce jour dans les 6 provinces de la Grande île, afin de faire connaitre aux usagers les points essentiels à retenir dans la loi n°2004-045 du 14 janvier 2005, relative à la prévention et à la répression des infractions en matière de chèque.
Il est à noter qu’environ 6 à 7% des Malagasy, adultes, seulement disposent d’un compte bancaire, soit environ 2.250.000 comptes dont la moitié seulement utilise des chéquiers.
Une nouvelle loi relative à la prévention et à la répression des infractions en matière de chèque sera en vue pour l’année prochaine.

Jemima R

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