Financement de la lutte contre le Covid-19 : La transparence est de mise

Les organisations de la Société civile jouent pleinement leur rôle en cette période de crise sanitaire. Ayant revendiqué la fermeture des écoles compte-tenu des risques de propagation du coronavirus, la société civile interpelle maintenant l’Etat sur la nécessité d’assurer une transparence totale des fonds alloués à la lutte contre le Covid-19, les décaissements effectués, leur destination, ainsi que le mode de passation des marchés appliqué.

Les citoyens sont dans l’expectative quant à l’utilisation des financements obtenus par Madagascar dans le cadre de la lutte contre la pandémie du Covid-19. Dans ce contexte d’état d’urgence sanitaire et d’examen prévu du projet de Loi de Finances rectificative durant la session parlementaire, des organisations de la Société civile se mobilisent et interpellent sur la nécessité de renforcer la transparence, la redevabilité et l’implication citoyenne dans la gestion des fonds alloués au Covid19 et des Finances Publiques. A titre de rappel, l’Etat malgache a bénéficié de 444,10 millions USD d’appui des partenaires techniques et financiers pour contenir la pandémie du Covid 19 et soutenir la viabilité des finances publiques. Une partie a déjà été décaissée.
La transparence exigée par la Société civile ne se limite pas aux financements extérieurs. Elle concerne également la part de budget alloué en ressources propres internes par l’Etat dans cette lutte contre la pandémie, leur utilisation et les détails sur les passations des marchés qui restent opaques selon la société civile. La Loi de Finances Rectificative LFR 2020, qui devrait être votée durant la session parlementaire en cours devrait permettre d’apporter des réponses à ces questions. « Nous espérons que des leçons ont été tirées des expériences précédentes et que le Gouvernement, et plus particulièrement le Ministère de l’Economie et des Finances, améliorera le processus budgétaire pour plus de transparence, de redevabilité et une participation citoyenne accrue, particulièrement dans ce contexte d’urgence qui est propice aux dépenses injustifiées, à la corruption sous toutes ses formes, et aux détournements » précise les différentes organisations de société civile.
A noter que la société civile souhaite être impliquée davantage dans le processus budgétaire, à travers un renforcement des échanges, en plus de la présentation des grandes lignes du projet de LFR. Ce projet de loi de finances devrait par ailleurs être mis à disposition du public dans les meilleurs délais, avec l’engagement de débats avec les citoyens avant son adoption par les parlementaires. La transparence est également de mise dans les réallocations effectuées sur la Loi de Finances Initiale 2020, hors Covid19. Il en est ainsi, par exemple, des fonds en ressources propres internes affectés à la construction du stade de Mahamasina.
La Société civile encourage les parlementaires à jouer leur rôle de contre-pouvoir, à réclamer la transparence et la redevabilité de l’Exécutif sur ces différentes questions et à rendre les réponses publiques. Cette lutte contre la pandémie doit être une opportunité pour renforcer la cohésion entre toutes les parties prenantes, au bénéfice de la population et enfin, d’éviter une catastrophe sociale, économique et sanitaire.

Claudia R.

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