Gouvernement : Les dates du 24 novembre et 24 décembre créent la zizanie

Gouvernement : Les dates du 24 novembre et 24 décembre créent la zizanie

Politiciens et observateurs de la vie nationale attendent de pied ferme la publication officielle des dates des élections. Mais, ô surprise, ces dates ont été révélées par le MAE et… en France de surcroît !

La zizanie règne autour de la date des élections à venir. Même les membres du gouvernement ne sont pas sur la même longueur d’onde à ce sujet. La fin de la semaine dernière, contre toute attente, le ministre des Affaires étrangères Henry Rabary-Njaka a annoncé sur le plateau d’une chaîne de télévision française que les élections se dérouleront le 24 novembre 2018 pour le premier tour et le 24 décembre prochain pour le second tour de la présidentielle. Une nouvelle qui a surpris plus d’uns à Madagascar. En effet, depuis plus d’un an, les politiciens malgaches ainsi que les organisations de la société civile n’ont de cesse de demander au gouvernement la publication des dates officielles des élections.
Pris de court, le Premier ministre Olivier Solonandrasana Olivier a mentionné samedi dernier que tout le monde peut envisager ou annoncer des dates probables des élections, mais seul, le gouvernement a le pouvoir de fournir les dates officielles. Les dates des élections sont en effet prévues par la Constitution. Le locataire de Mahazoarivo a annoncé qu’il faudra encore attendre l’issue de la session extraordinaire du parlement, qui se penche actuellement sur les projets de loi organique sur les élections, pour en apprendre davantage de ce calendrier des élections. Les dates des élections ne seront connues qu’après l’adoption et la promulgation des lois organiques sur les élections. Et dans le projet de loi organique sur les élections, la convocation des électeurs est prise en Conseil de gouvernement après que la Commission Electorale nationale Indépendante ait proposé des dates.
Le ministre des Affaires étrangères, pour étoffer sa déclaration, a expliqué qu’il a annoncé ces dates en rapport avec la Constitution. En effet, les dispositions constitutionnelles, selon le ministre, mentionnent clairement que les élections doivent se tenir dans les 60 jours au plus et 30 jours au moins avant l’expiration du mandat du Président en exercice.
Le ministre des Affaires étrangères se basait seulement sur les dispositions constitutionnelles, surtout l’article 47 de la Constitution de la Quatrième République. Il faudra attendre les lois organiques sur les élections pour savoir quelle entité aura le pouvoir d’annoncer officiellement les dates électorales. Les dates annoncées par le ministre des Affaires étrangères ne sont que des suppositions basées sur la Constitution.

Velo Ghislain

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