Impacts du Coronavirus : “Disposer de statistiques réelles”, d’après le FISEMARE

La Confédération des Travailleurs Malagasy élève la voix et proteste contre les méthodes quelque peu singulières, observées par les employeurs au détriment de leurs salariés.

La Confédération des Syndicats des Travailleurs Malagasy Révolutionnaires (FISEMARE) (Firaisamben’ny Mpiasa Malagasy Revolisionera) entend demander un financement auprès du Bureau International du Travail (BIT) pour permettre de mener des enquêtes sur les statistiques réelles des impacts de la crise sanitaire auprès des entreprises et des employés.
Il est indéniable que l’ensemble du secteur privé soit touché par la crise. Néanmoins, l’impact varie d’une entreprise à une autre. Si, pour la plupart, les activités sont carrément suspendues ou tournent au ralenti, certaines continuent de fonctionner. «Si des entreprises franches ou autres sont toujours fonctionnelles et emploient normalement leurs employés, c’est qu’­elles continuent à avoir des commandes », indique une source auprès du FISEMARE. « Des employés qui continuent de travailler aux horaires habituels devraient être payés comme il se doit, et les employeurs ne devraient pas profiter de la si­tuation », poursuit notre interlocuteur.
Parmi les doléances parvenues à cette Confédération Syndicale des Travail­-
leurs Malagasy Révolutionnaires figurent celles des employés qui continuent de travailler jusqu’à 16h ou 16h30 sans qu’un transport du personnel ne soit mis à leur disposition, alors que le transport public n’est plus opérationnel à partir de 15h. Le FISEMARE estime qu’il faudra garder les 08h de travail par jour et laisser les transports publics travailler jusqu’à 18h30 avec les mesures d’accompagnement qui s’imposent, afin de renforcer les gestes barrières.
Pour d’autres travailleurs obligés de rester confinés chez eux, les jours non travaillés ont été prélevés de leurs congés. Ce qui n’est pas conforme aux dispositions légales. Par ailleurs, certaines entreprises affiliées au FISEMARE font des donations ici et là face à la situation d’urgence sanitaire, alors que les droits de leurs propres employés ne sont pas respectés. Des entreprises prélèvent du salaire de leurs employés les cotisations CNaPS et celles des services médicaux interentreprises sans pour autant les verser, privant ainsi les travailleurs de leurs droits fondamentaux à la santé et à la couverture sociale…
Face à la situation actuelle, la Confédération Syndicale des Travailleurs Malagasy Révolutionnaires insiste sur la nécessité d’un dialogue social. « Les employés ne doivent pas être écartés des décisions relatives au travail. Le secteur privé, dans son ensemble, ne doit pas être négligé, de l’avis du FISEMARE car il contribue aux recettes de l’Etat, tout en garantissant le développement économique du pays ».

Claudia R.

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