Jirama : La révision des contrats des fournisseurs sur la table

«O délestage, o désespoir!». L’espoir est, cependant, permis puisque les différentes difficultés qui minent le secteur de l’énergie sont scrutées à la loupe au cours de la rencontre des différentes parties prenantes dans le cadre de la Semaine de l’Energie. Des solutions sont proposées et des mesures d’urgence ont d’ailleurs déjà été prises face au délestage.

Le délestage ne touche pas seulement la capitale. 60 villes du pays connaissent des délestages quotidiens. Le Ministre de l’Energie, de l’Eau et des Hydrocarbures Vonjy Andriamanga ne mâche pas ses mots et précise que délestage est traduction de l’échec collectif de l’ensemble des acteurs du secteur de l’énergie à Madagascar. «A très court terme, il faut revoir avec l’ensemble des fournisseurs, les contrats qui les lient à la Jirama. Ces contrats ne sont plus du tout adaptés au mode de production d’électricité actuel et pèsent extrêmement lourds dans le comptes de la Jirama», a-t-il indiqué dans son allocution d’ouverture de la Semaine de l’énergie, hier, au Panorama d’Andrainarivo. Il a ainsi invité tous les acteurs à se mettre autour d’une table. Il s’agit d’un point critique pour lequel des solutions devront être trouvées dans les prochains jours. Les réflexions et échanges durant cette semaine de l’énergie devront aboutir à des résolutions.
Ces efforts doivent être accompagnés d’un plan de redressement de la Jirama, dans lequel toutes les parties prenantes devront contribuer. Et ce, afin de faire face au coût de production élevé, au taux de recouvrement médiocre, au lourd passif, à l’amélioration en matière de gestion, au réseau d’équipement vétuste, aux pertes techniques et vol de carburant pour ne citer que ceux-là.

Solution d’urgence

Afin de résoudre le problème de délestage tournant de ces derniers jours, particulièrement dans le Réseau Interconnecté d’Antananarivo (RIA), le Ministère de l’Energie, de l’Eau et des Hydrocarbures (MEEH), en concertation avec les dirigeants de la Jirama, ont adopté des dispositions d’urgence depuis samedi dernier. Celles-ci consistent à doubler la consommation de carburant pour les centrales thermiques, compensant ainsi le déficit de puissance engendré par la baisse du niveau des eaux dans les barrages d’Andekaleka, de Mandraka, d’Antelomita, de Sahanivotry, de Tsiazompaniry et de Manandona, origine du délestage. La consommation est passée de 150 à 300m3 selon les précisions apportées par Jaomiary Olivier, DG de la Jirama. Il importe de continuer à discuter avec l’ensemble des parties prenantes afin de résoudre définitivement le problème.

Solution durable

A moyen et long terme, la solution durable reste développement de nouveaux moyens de productions renouvelables pour être moins dépendant de la variation des prix du pétrole. A ce jour, 45 projets d’installation de moyen de production de type hybrides on été engagés. 10 nouveaux projets seront par ailleurs lancés cette année afin de couvrir les principales villes qui connaissent des problèmes récurrents de délestage. Des microcentrales sont aussi prévues. Les objectifs stratégiques du ministère d’ici 5 ans sont de donner l’accès à l’électricité à plus de 50% des foyers malagasy et de doubler la capacité de production d’électricité de Madagascar à travers la mise en œuvre de cinq axes stratégiques.
Interrogé sur une éventuelle hausse du tarif de l’électricité, le ministre a préféré mettre en exergue la nécessité d’analyser l’opportunité de renforcer le dispositif de péréquation tarifaire afin que toutes les familles malagasy soient traitées de manière équitable pour leurs besoins d’énergie.

C.R

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