Kidnapping des employés de KRAOMA : «Le député contre les otages», réclament les ravisseurs

L’affaire de l’entreprise KRAOMA contre les ravisseurs de ses 4 ouvriers prend une autre tournure. Deux versions sont avancées. L’affaire retient aujourd’hui toute l’attention des observateurs de la vie nationale.

L’affaire de prise d’otage des 4 employés de l’entreprise Kraomita Malagasy (KRAOMA) de Brieville Andriamena, du District de Tsaratanana, est actuellement au stade de statu quo. Des ouvriers de l’entreprise avançaient la thèse d’un conflit entre le député élu de Tsaratanana Jaona Ratefiarivony et les présumés ravisseurs. Des bruits couraient selon lesquels les ravisseurs réclamaient un échange des otages contre le député en question, en attendant le versement de la rançon.
Depuis hier, l’entreprise KRAOMA a déposé ses clés sous le paillasson pour cause de grève générale de son personnel. Parmi les revendications de ces salariés, la libération de leurs collègues contre le versement de la rançon de 100 millions d’Ariary réclamée par les ravisseurs. Après examen de la situation, les dirigeants de l’usine acceptent de payer la somme exigée. A partir de là, l’affaire est plus complexe dans la mesure où deux versions s’imposent.
D’une part, une partie des employés prétendait que les ravisseurs auraient refusé de prendre l’argent versé par la KRAOMA et exigeaient de négocier uniquement avec le député, comme seul et unique interlocuteur. Les ravisseurs auraient fait entendre que le député n’aurait pas réglé ses dettes pour un service qu’ils lui auraient rendu.
D’autre part, cette fois de source auprès d’autres employés, l’entreprise KRAOMA n’a toujours pas réussi à compléter la somme de la rançon requise, si bien que les ravisseurs leur ont imposé de nouvelles règles. A cet effet, ils réclameraient l’échange des otages contre le député en question. Ainsi, ils ne se décideraient à relâcher ce dernier avant de percevoir l’intégralité de la rançon qu’ils exigent.

Demande d’explications

Des représentants des salariés de Kraomita Malagasy se sont entretenus récemment avec le député Jaona Ratefiarivony pour lui demander des explications sur ces revendications des présumés ravisseurs. Le député n’avait pas hésité à affirmer qu’il n’a aucune dette envers qui que ce soit et que l’allégation avancée par les ravisseurs, selon laquelle il leur doit de l’argent, serait entièrement fausse. En revanche, le député avait avancé que ces individus désapprouveraient le chantier de construction de route sur lequel travaillaient les 4 cantonniers pris en otage. Ce chantier nuirait, selon le député, à leurs propres intérêts.
En ce qui concerne les ouvriers pris en otage, nous apprenons qu’ils seraient gardés dans un endroit où ils sont ligotés dans un trou d’eau et que deux d’entre eux sont souffrants. Ces informations sont fournies par les ravisseurs durant les quelques instants de pourparlers au téléphone avec eux. Quoi qu’il en soit, jusqu’à l’heure où nous mettons sous presse, les 4 otages seraient toujours en vie et que les enquêteurs entrent en jeu et mettent en place une stratégie destinée à faire face au plus vite à cette affaire.

F.A

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