Liberté de la presse : Madagascar régresse selon le RSF

Madagascar se classe au 57ème rang mondial sur 180 pays sur la liberté de presse, selon un classement publié par Reporters Sans Frontières, RSF, mardi. Madagascar perd 3 places par rapport à l’année dernière.
RSF souligne que les médias malgaches sont très politisés. « L’élection présidentielle remportée fin 2018 par Andry Rajoelina a confirmé la très forte politisation des médias locaux, et notamment de la presse écrite. La quasi-totalité des titres ayant pris parti pour l’un ou l’autre des principaux candidats, l’accès à une information neutre et indépendante a été fortement limité. Des patrons de presse ont ensuite été nommés au gouvernement » relate RSF dans son rapport. Le problème d’accès aux informations, même officielle, pour les journalistes et médias en dehors du cercle du pouvoir est également constaté selon toujours RSF. «Certains événements officiels sont réservés aux médias et aux journalistes proches du pouvoir» mentionne-t-il. « a crise sanitaire a aussi été l’occasion d’un tour de vis sur le débat public, avec l’interdiction des interventions en direct des auditeurs et l’obligation pour tous les médias audiovisuels privés de diffuser les émissions consacrées à la pandémie sur les antennes et les ondes des médias publics. Ceux qui n’ont pas respecté cette injonction ont été mis en demeure » rapporte également RSF.
RSF s’indigne également sur fait que « le Code de la communication adopté en 2016 fait référence au Code pénal pour statuer sur les délits de presse, menant potentiellement à une criminalisation de la profession ». « Il prévoit de lourdes amendes pour des infractions allant de l’outrage à la diffamation en passant par la divulgation de « fausses nouvelles », délit très imprécis et supprimant le droit à l’erreur des journalistes » constate RSF. Toutefois, il précise que les condamnations restent rares.
Velo Ghislain
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