Lutte contre la malnutrition : 1,37 million USD du Japon

Le gouvernement du Japon a lancé hier le projet d’amélioration de la nutrition par une approche multisectorielle dans l’Amoron’i Mania. Ce projet est confié à l’UNICEF, le PAM et la FAO qui vont conjuguer leurs expériences afin de réduire le taux de malnutrition chronique dans l’une des régions de Madagascar les plus affectées par ce mal silencieux.
Le financement de 1,37 million de dollars, alloué par le gouvernement du Japon, sera dédié principalement aux interventions sensibles à la nutrition, à la gouvernance et à la communication. Au moins 50.000 personnes, dont 2.500 femmes enceintes et plus de 5.000 enfants de moins de 2 ans, devront bénéficier de ces interventions multisectorielles et durables. Le projet consiste à améliorer la disponibilité et l’accès à de la nourriture diversifiée en quantité et en qualité suffisantes pour les familles vulnérables, de promouvoir les repas scolaires à base de produits des potagers scolaires ou des jardins de case, et de permettre l’accès aux services WASH, associés à l’hygiène et à la propreté, afin de protéger et maintenir un environnement sain au sein des communautés. « Le gouvernement du Japon est déterminé à soutenir le développement socio-économique équitable et inclusif de Madagascar, notamment dans le domaine de l’agriculture, des infrastructures, de l’éducation et des soins de santé. La lutte contre la malnutrition s’inscrit dans ce cadre de notre politique de coopération avec Madagascar», a déclaré SEM Higuchi Yoshihiro, ambassadeur du Japon à Madagascar.
La région Amoron’i Mania affiche un taux de 55% d’enfants de moins de 5 ans touchés par la malnutrition chronique. Cette forme de malnutrition présente des effets irréversibles sur ses victimes qui se retrouvent privées à vie de leurs pleines capacités cognitives et motrices. Cela signifie que ces personnes ne pourront jamais mener une vie professionnelle active, ni participer au développement économique de la nation, mais constitueront un fardeau pour le pays.«Nous sommes convaincus que les efforts conjugués entre les secteurs Nutrition, Education, Agriculture, Eau, Assainissement et Hygiène vont permettre d’améliorer la nutrition pour les communautés cibles des interventions du projet. L’UNICEF va principalement concentrer ses efforts à l’amélioration des conditions d’accès aux services et infrastructures en Eau, Assainissement et Hygiène, mais aussi à l’accompagnement des communautés et des institutions cibles à prendre en main leur situation dans ce domaine », souligne Michel Saint-Lot, Représentant de l’UNICEF Madagascar. Moumini Ouedraogo, Représentant du PAM à Madagascar, pour sa part, a indiqué que «favoriser la santé des écoliers à l’aide des repas nutritifs au sein des cantines scolaires, ainsi que des enfants en général, permettra non seulement d’optimiser leurs résultats scolaires mais aussi d’accroître leurs capacités physiques et intellectuelles».
À Madagascar, paradoxalement, il est observé un retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans dans les régions des hauts plateaux, telles que Vakinankaratra, Itasy, Analamanga et Amoron’i Mania, où la productivité agricole est la plus élevée du pays. Le retard de croissance est plus répandu dans les zones rurales, chez les ménages aux revenus les plus faibles et dont le chef de famille est peu instruit.

Recueillis par Velo Ghislain

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