Ministres des Mines : Audit financier avant de régler la recapitalisation

L’Etat malgache a fort à faire avec les exploitations et activités de la société minière QMM S.A. Aux dires de cette entreprise étrangère, Madagascar lui serait redevable d’un montant conséquent… Les faits.

Suite à la décision du Conseil des ministres de mercredi dernier au sujet de la demande d’audit sur la gestion des comptes de la société minière QMM S.A, Fidiniavo Ravokatra, ministre des Mines et des Ressources Stratégiques, a tenu à apporter des précisions.
«Il ne s’agit pas seulement d’un audit financier, mais d’un audit organisationnel et de gestion, afin de prouver la bonne gestion de la société minière QMM. SA, et de clarifier certaines zones d’ombre», tels ont été les propos du ministre des Mines et des Ressources Stratégiques, lors d’une conférence de presse qu’il a donnée hier à Ampandrianomby. L’Etat ne compte pas, pour le moment, régler sa part de recapitalisation de 16 000 000 de dollars puisqu’il est un actionnaire de cette société. Rappelons que l’Etat malagasy détient 20% des actions de QMM, tandis que Rio Tinto en dispose de 80%.
Selon les explications apportées par le ministre des Mines, en 21 ans d’implantation à Madagascar, Rio Tinto a déjà effectué à deux reprises une recapitalisation, en 2012 et en 2015, et a inscrit une dette 77 000 000 de dollars à l’actif de l’Etat malagasy, dans la mesure où celui-ci n’a pas pu débourser ses propres fonds pour souscrire à ces recapitalisations. La société QMM avait donc avancé sa part.
L’Etat financier de la société QMM en 2016 avait démontré la nécessité d’entreprendre une 3ème recapitalisation, dans laquelle la part de l’Etat malagasy s’élève à ces 16 000 000 de dollars. Conformément à la loi 2003-036 sur les sociétés commerciales, cette recapitalisation devrait être faite deux ans après la seconde, soit avant la fin de cette année 2019. «Les richesses du sous-sol appartiennent à l’Etat malagasy. Pourquoi devrions- nous subir une telle dette qui s’élèverait aujourd’hui à 93 000 000 de dollars dont 77 000 000 dollars en 2012 et 2015, et 16 000 000 de dollars pour cette année ?…», s’est insurgé le ministre. C’est ce qui justifie la décision du Conseil des ministres de faire entreprendre cet audit avant de procéder à cette nouvelle recapitalisation. Cette décision a été prise dans un souci de défendre les intérêts de la Nation, étant donné que le décaissement d’une telle somme aura considérablement un impact considérable sur la trésorerie de l’Etat.
Etant donné l’envergure du projet et comme la compagnie minière QMM est une compagnie multinationale, l’Etat Malagasy va devoir recourir à des auditeurs internationaux, renommés dans ce genre d’affaire, ainsi qu’à des avocats des Affaires reconnus et susceptibles de défendre les intérêts de la Grande île dans cette affaire.
Le ministère des Mines tient à rassurer l’opinion publique, aussi bien nationale qu’internationale que les mesures relatives aux grands projets sont observées dans un souci d’améliorer et de sécuriser le climat des investissements à Madagascar.

jemimaR

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