Point de vue : Le monde du travail toujours en défaillance

L’environnement du travail à Madagascar n’est pas encore à un stade satisfaisant. Les travailleurs qui sont, rappelons-le, les grands pourvoyeurs de fonds en matière d’impôts. Certes, les investisseurs internationaux sont intéressés par la main-d’œuvre bon marché du pays. Les grosses firmes internationales se délocalisent dans la Grande Île ou plutôt les prestataires de ces sociétés internationales sont majoritairement implantés dans le pays. Mais des améliorations restent à apporter dans le concret et dans le quotidien des travailleurs du pays.
Des améliorations, elles, portent sur le respect des droits des travailleurs. Jusqu’ici, Madagascar n’enregistre que 9% de syndicalisation. Est-ce à dire que les syndicats ne sont pas assez convaincants dans le pays ou bien les travailleurs sont-ils moins intéressés par leurs droits ? Le constat est palpable puisque c’est le patronat qui fait souvent la pluie et le beau temps dans plusieurs cas de contentieux. Souvent le non-respect des droits du travail demeure une habitude amenant ainsi le ministère de la Fonction publique, du travail et des lois sociales à suivre de près le respect des textes. Les employés des zones franches et ceux des industries de transformation en sont, dans la majorité des cas, victimes de pressions illégales et de formes d’esclavage parfois. La classe ouvrière souffre de cette inégalité de traitements.
«Il vaut mieux accepter que d’être au chômage ». Une phrase assez bouleversante que confient dans la plupart des cas les employés qui travaillent plus de 8 heures pour ne toucher qu’un salaire inférieur au salaire minimum d’embauche. Eh oui, il y a encore ceux qui ne respectent pas les décisions du gouvernement sur la grille salariale dans le privé et pour couronner cet irrespect, certaines boites ne se privent pas d’omettre volontairement le versement des cotisations sociales de leurs employés. Le Chef de l’Etat avait acté la hausse du salaire minimum d’embauche à 200.000 Ariary. Une hausse qui n’est pas suivie par bon nombre d’entreprises du moins concernant l’ajustement de la grille. Le développement passe certainement par les investissements et les créations d’emploi, mais il faut aussi dire que la négligence de l’aspect social ne fera qu’alimenter des frustrations pouvant ainsi aller jusqu’aux révoltes.

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