Paramédicaux : AG avortée, le président du syndicat enquêté par la gendarmerie

Le syndicat des infirmiers et sage-femmes de Madagascar SISFM se dit être victime d’intimidation. L’Assemblée Générale prévue le 30 janvier dernier n’a pas pu se tenir.

Samedi dernier, l’HJRA Ampefiloha a été le théâtre d’une scène peu ordinaire. Les lieux ont été hautement sécurisés. Des éléments des forces de l’ordre ont été postés à l’extérieur et dans l’enceinte de l’hôpital. Et pour cause, le syndicat des infirmiers et sages-femmes de Madagascar SISFM avaient prévu d’y tenir leur assemblée générale. «Comme vous pouvez le voir, nous ne pouvons pas accéder dans l’enceinte de l’hôpital. Nous avons prévu de tenir notre assemblée générale et non une grève ! Suite à une rencontre avec le ministre de la santé publique, nous devons en rendre compte aux membres» s’est insurgé Soavina, leur porte-parole sur place. Il a également annoncé que leur président est retenu à la brigade de la gendarmerie de Sabotsy Namehana.
Ralibera Jerisoa, président du SISFM n’a été joignable sur son téléphone que dans l’après-midi. Il a confirmé que quatre éléments de la gendarmerie, se sont rendus à son domicile à Anosiavaratra, tôt dans la matinée du samedi 30 janvier. «Il ne s’agissait pas d’une arrestation. Ils m’ont indiqué verbalement que je devais me rendre à la brigade de la gendarmerie de Sabotsy Namehana pour une affaire me concernant. Je m’y suis rendu avec ma moto ». Selon son témoignage, il a été enquêté suite à une plainte que la brigade aurait reçue concernant un accident de circulation à Analakely suivi d’un délit de fuite. «L’enquête s’est terminée à 8h57. Je voulais alors partir pour l’AG mais j’ai été informé que l’enquête allait se poursuivre. Il s’agissait d’un moyen pour me retenir jusqu’à midi afin de m’empêcher de rejoindre mes pairs. L’autorité publique doit pourtant s’abstenir de toute intervention de nature à li­miter le droit et l’exercice légal de l’activité syndicale selon une convention internationale, ratifiée par Madagascar » déplore-t-il. Le SISFM parle d’une atteinte à la liberté syndicale et soumettra un rapport au Bureau International du Travail.
Pour rappel, les para­médicaux réclament entre autres une indemnité de 228 jours de réquisition durant la crise sanitaire, à raison de 30.000 Ar par jour soit 6.840.000 Ar chacun. «L’indemnité est un droit et non une faveur. Bien que les arriérés n’aient pas encore été payés, voilà que des réquisitions se font. Certains sont par exemple convoqués au village Voara Andohatapenaka » confie le président du SISFM. Il invite par ailleurs tout un chacun à être prudent face à la propagation du coronavirus. «La vigilance est de mise. A mon avis, nous sommes dans la deuxième vague » a-t-il conclu.

Claudia R.

Imprimer Imprimer
Ce contenu a été publié dans Ma-LAZA. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Les commentaires sont fermés.