Pensions : Nécessité de réformer le système

Le déficit de la Caisse de Retraites Civiles et Militaires (CRCM) est passé de 124 milliards d’ariary en 2010 à 400 milliards d’Ariary cette année. « Si aucune mesure urgente n’est adoptée, ce déficit pourra bientôt atteindre les 500 milliards d’Ariary », avertit le ministère de l’Economie et des Finances.
Ce déficit est lié au «système par répartition» adopté à Madagascar. En d’autres termes, les cotisations des agents en activité servent aux paiements des dépenses de pensions des retraités. Un autre facteur est lié à la non-fiabilité des documents fournis par les entités qui se chargent de l’Etat civil. Les ordonnateurs de dépenses ne peuvent que se contenter des observations basées sur des pièces qui leur sont présentées.
Des réformes en profondeur sont en vue. «Celles-ci sont axées sur quatre objectifs principaux : le renforcement du régime de répartition, la réforme des paramètres de calcul des pensions, la réforme sur la gestion des recettes et enfin, l’amélioration de la gestion des ressources humaines ». La mise en œuvre de ce programme permettra d’absorber annuellement jusqu’à 25% du déficit estimé. A ce rythme, selon les prévisions, le déficit sera endigué après neuf années de mise en service, en 2030.
Des mesures à court terme ont été adoptées. Il en est ainsi de la vérification physique des pensionnés¸ une opération destinée à détecter les retraités ou leurs ayants droits irréguliers et qui ne devraient plus bénéficier des droits à la pension. Cette mesure constitue une étape vers la digitalisation des services des pensions. L’autre mesure est une intégration des employés de courte durée dans les listes des cotisants des caisses publiques. Cette nouvelle disposition permet d’augmenter le nombre de nouveaux cotisants, et par ricochet, de réduire le montant des subventions allouées au renflouement de la CRCM.

Recueillis par C.R

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