Point de vue : Les difficultés de la population aux oubliettes !

Il semble que la conjoncture politique qui prévaut dans le pays fait passer les réalités sociales et économiques au second plan. Les yeux sont rivés sur la crise politique au sommet de l’État depuis le plan « Apollo 21 » ayant pour but d’éliminer le numéro un malgache. Cette tentative d’assassinat a provoqué des guerres fratricides au sein des partis politiques. Les hommes de l’IRD/MAPAR ont des langages divergents, les députés du TIM des opinions contradictoires et les partisans du RMDM annoncent leur retrait du camp Marc Ravalomanana… Ces derniers jours, majorité et opposition ont apparemment « oublié » le quotidien des 25 millions de Malgaches.
Un retard notable est constaté dans le plan de vaccination et du déploiement des vaccins anti-Covid-19. Depuis l’arrivée des doses de Janssen mardi dernier, personne ne sait, pour l’instant, où et auprès de quel service s’inscrire pour se faire vacciner, ni comment se déroulera la deuxième campagne de vaccination. Alors que le variant Delta fait des ravages partout dans le monde, notamment sur le continent africain et les îles voisines de Madagascar, la deuxième étape de la campagne de vaccination tarde à démarrer.
D’autre part, les prix des produits de première nécessité ne cessent d’augmenter et déclenchent la grogne de la population, mais … aucune réaction des autorités. Le kilo de riz s’achète au minimum à 2.700 Ariary, le litre d’huile de table à 9.000 Ariary, un œuf à 600 Ariary, telles sont les réalités quotidiennes des ménages malgaches. La plupart des denrées et produits de base deviennent inaccessibles à la majorité des ménages. Et les familles se préparent d’ores et déjà à affronter la nouvelle rentrée des classes et se voient contraintes de limiter leurs dépenses. D’aucun n’ignore que rentrée des classes signifie nouvelles fournitures scolaires, uniformes, frais d’inscription et de réinscription… Les parents ne disposent, pour cette fois, que d’un mois pour tout préparer, la rentrée étant prévue pour début septembre et avec elle, la reprise des frais de scolarité mensuels…
Le pire à venir sera sans doute, la hausse inéluctable des prix des carburants. Lorsque l’État n’arrivera plus à maintenir les prix à la pompe et sera obligé d’appliquer la vérité des prix, les consommateurs trinqueront. Le litre d’essence à la pompe est à 1,5 euro en Europe, tandis que le prix du baril de Brent, de 54 USD en janvier 2021, est passé à 73 USD en juin 2021. Une réévaluation des prix à la pompe s’avère inévitable à Madagascar.
Les tentatives d’assassinats ont sans doute manqué leurs cibles, et fort heureusement. Mais pour des raisons sanitaires et économiques une fragilisation du pouvoir n’est plus à écarter !

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