Point de vue : A l’autel du sacrifice

A l’autel  du sacrifice

La Capitale de Madagascar a perdu ses lustres d’antan. N’était-ce les nouvelles constructions dans les zones industrielles, la ville a beaucoup perdu de sa superbe des années 60. A cette époque, on la surnommait la ville des lumières. « Iarivo mirehitra jiro ». Un bon souvenir du temps de l’ex EEM, remplacée plus tard par la JIRAMA.
La modernisation de la compagnie nationale des eaux et de l’électricité aurait dû commencer dans les années 1970, selon des spécialistes et on n’en serait pas au point où nous en sommes maintenant.
Antananarivo a besoin d’un sérieux lifting. Car le développement de la ville tourne à l’anarchie, aggravée par l’exode urbain. Les ruraux délaissent leurs rizières pour se faire de l’argent facile et rapide. A chacun ses migrants. Ils arrivent. Ils font du petit commerce informel, approvisionné par des grossistes qui sont dans le formel. Ils  participent et pérennisent, dans une large mesure, l’économie de survie, qui est la face cachée de l’iceberg. C’est-à-dire de la pauvreté.
Cette pauvreté a un impact négatif sur la vie de la ville. Les Tananariviens en savent quelque chose quant à sa laideur devenue insupportable en saison de pluies. Saleté, puanteur, ordures, rues endommagées, encombrement à la limite du tenable… Tous les maires qui se sont succédés ont tenté, sans trop de réussite, à mettre de l’ordre. Les émeutes  qui avaient secoué la Capitale ont annihilé les efforts. Antananarivo a toujours été sacrifiée à l’autel des intérêts politiques : pour avoir le pouvoir, il faut la contrôler…
La mairie est entre les mains du TIM, en ce moment.
Marc Ravalomanana est clair dans ses intentions : il veut redevenir Président  de la République. La mairie n’est qu’une étape confiée à sa femme.
On comprend pourquoi, entre le pouvoir central et cette formation, les relations sont-elles si hypocrites. Mais, à l’évidence, ils doivent travailler ensemble, de l’avis des experts, pour redorer la Capitale.
Pour le moment, après 6 années de crise politique ouverte, la population est désabusée. Pour ne pas dire lassée de la manipulation. Mais le temps va, une fois de plus, jouer. La génération 2002-2009 prendra de l’âge. Celle qui monte est la génération « Facebook » et « sms ». Les réseaux sociaux bouillonnent, mais ne constituent pas encore une force de pression réelle.
On verra ce que cela donnera plus tard.

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