Point de vue : Attendre et voir

 Attendre et voir

Le ministre des Finances et du Budget est sur la sellette. Pour bon nombre d’observateurs, il est l’homme qui gêne le plus le président de la République au sein du gouvernement. Grand argentier de l’Etat, tout passe par lui et sa signature est un vrai sésame.
Si le président de la République annonce que l’argent est déjà là pour un projet quelconque, le ministre des Finances est le dernier à apposer sa signature pour le débloquer. Ainsi, pour le paiement des factures des distributeurs pétroliers qui approvisionnent la Jirama, ce serait le ministre des Finances qui serait trop pointilleux et qui regarderait les libellés un à un avant de donner son accord. De même pour les 200 millions ariary accordés à chaque district et pour lesquels les députés bataillent fort pour leur obtention, le ministre serait également trop strict en voulant imposer un droit de regard sur chaque projet décidé par les communes. Et enfin pour les maîtres FRAM, les bourses des étudiants ou encore les indemnités des pénitentiaires ou des greffiers, le ministre serait également responsable du retard du déblocage de l’argent qui leur est dévolu.
La principale question qui vient à l’esprit est celle-ci : pourquoi est-il toujours au gouvernement ? Il suffit d’un claquement de doigt pour que ce monsieur quitte son poste. En fait, il semble que ce ministre ait toute la confiance des bailleurs de fonds. De par sa probité, sa droiture et son respect de ce qu’on appelle l’orthodoxie financière. Ce monsieur n’accepterait pas qu’un centime sot dévié de sa destination. Et il semblerait également que le président de la République en personne ne soit pas trop chaud pour qu’il quitte son ministère malgré les récriminations venant de tout bord.
Les députés attendent depuis le début de la seconde session ordinaire de l’assemblée nationale le projet de loi de finances 2017. Jusqu’à hier, ce projet n’est pas encore parvenu à Tsimbazaza. De deux choses l’une : soit les techniciens du ministère peaufinent encore les détails de ce projet de loi, soit ils attendent le dernier moment pour que les parlementaires n’aient plus le temps de l’analyser dans le fond. Les députés penchent pour la seconde hypothèse et ont déjà vertement critiqué le ministre lors de son passage à l’assemblée nationale lundi dernier pour ce contretemps.
Le ministre n’en a pas cure. Il prend son temps et sait que, quoi qu’il en soit, un projet de loi qui passe à Tsimbazaza a toujours toutes les chances d’être adopté. Il n’y a pas de raison pour que le projet de loi de finances fasse exception. Nous préférons attendre et voir.

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