Point de vue : Des sénatoriales jouées d’avance ?

La réception des dossiers de candidature aux élections sénatoriales du 11 décembre 2020 sera ouverte à partir de ce matin à 09 heures. Les Organes de Vérification et d’Enregistrement des candidatures (OVEC) des 6 commissions électorales des provinces sont prêts à recevoir les dossiers jusqu’au 12 octobre à 17 heures. Les choses sérieuses vont commencer.
La machine est mise en marche, sauf que bon nombre de partis politiques, dont ceux ayant participé aux dernières présidentielles et législatives, entendent boycotter ce scrutin, à l’instar du TIM de l’ancien président Marc Ravalomanana ou du HVM président sortant Hery Rajaonarimampianina. Ces deux partis, appuyés par une trentaine d’autres, dénoncent des irrégularités dans l’organisation de ce scrutin d’une part, et un forcing de la part du gouvernement et de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), d’autre part. Ces formations politiques exhortent ainsi leurs élus, maires et conseillers municipaux, à s’abstenir de voter.
Ceci risque d’accorder, par conséquent, une plus grande latitude aux partis politiques proches du régime. Ces derniers n’entendent pas reculer en dépit de ces contestations et confirment même leur détermination à participer à ce scrutin du 11 décembre prochain. Une victoire écrasante de la majorité présidentielle est attendue de cette élection de 12 sénateurs des 6 provinces du pays. Une chambre haute majoritairement composée du MAPAR ne sera donc pas une surprise.
Du côté des partenaires internationaux, des diplomates estiment d’ores et déjà que ce boycott des opposants semble être une menace pour la démocratie et le pluralisme politique de Madagascar. Des juristes, partisans du régime, tentent, tant bien que mal, par des interventions dans la presse, de convaincre les opposants à revenir sur leur décision. Mais pour l’instant c’est comme s’ils prêchaient dans le désert…

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