Point de vue : Ex et futurs détenus politiques

Ex et futurs détenus politiques

Les anciens détenus politiques veulent prendre le train en marche. C’est-à-dire participer, eux aussi, en tant que partie prenante au processus de réconciliation nationale. Les seconds couteaux ou encore les bras armés à une certaine époque de la crise souhaitent devenir des matières grises. D’exécutants en concepteurs.
La prison fait mûrir. Et hier, ils ont allié l’évangile et la réconciliation, face à une presse apparemment sceptique. A la limite, hors du temps et de l’espace. On a vu hier, des journalistes encore trop jeunes en 2002 ou adolescents en 2009 pour comprendre la gravité de la situation.
Voir Assolant Coutiti, Manandafy Rakotonirina, Rabemananjara Lalaharinoro et bien d’autres dans une même salle est tout simplement renversant. Incroyable. Nous nous sommes pardonnés. Nous sommes réconciliés et nous voulons passer ce message à tous les malgaches disaient –ils, hier, lors d’une conférence de presse.
Où commence la sincérité, où finissent les calculs ? On avait vu une presse pas assez convaincue orientant les questions sur le nerf de la guerre : l’argent sous forme de réparation et de dédommagement.
Combien par jour ? 400 dollars ? « On n’a jamais dit cela » dément un orateur. Mais c’est notre droit et nous le réclamons car « nous avons tout perdu en prison : travail, honneur et voire même famille, enfant et épouse… ».
En tout cas, on aimerait voir hier par les « ex », le colonel Raymond, le Général Raoelina… Les orateurs ont plaidé leur cause pour que de telles injustices ne se reproduisent plus. C’est vrai tant que les régimes en place instrumentalisent les libertés fondamentales, l’armée, la réligion, voire la démocratie. Ou encore l’indépendance de la justice. Attendons nous à parler non pas « d ’ex » mais de « futurs » détenus politiques. FEDEP dites vous ?

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