Point de vue : Incroyable

Incroyable

Ils sont incroyables ces transporteurs. Ils ont annoncé une première hausse au mois de juillet suite à une augmentation des prix à la pompe. Ce qui n’a pas été fait puisqu’ils couraient le risque de voir des taxibe vides rouler en ville, les établissements scolaires étant en vacances. Il a été ainsi décidé qu’une autre hausse allait intervenir à partir d’hier à condition que le prix du litre de gas oil dépasse la barre fatidique des 3000 Ar. Non seulement, ils pouvaient travailler normalement avec un prix du litre dépassant allègrement ce seuil fatidique, mais en plus, depuis samedi, les prix affichés à la popmpe étaient revisés à la baisse. Et contre toute attente, l’Union des Coopératives de Transport Urbain (UCTU) a décidé d’appliquer la hausse suite à une Assemblée générale tenue hier à son siège.
Une décision somme toute inique et qui ne tient pas en compte la vocation de service public des transports en commun. D’ailleurs depuis hier, des usagers mécontents ont refusé de payer le supplément de 100 Ar. exigés par les receveurs.
L’Etat ne peut pas intervenir dans la limitation du montant des frais de transport. Libéralisation des prix oblige. Aucune mesure visant à contrecarrer cette hausse prévisible n’a été prise. Mais la contradiction était venue au sein de l’UCTU elle-même du fait que des coopératives ont décidé publiquement de maintenir l’ancien prix. Ce qui signifie que contrairement à ce qu’avancent les autres coopératives, le prix de 400 Ar. est « vivable ». D’ailleurs ces coopératives qui ont décidé le gel des prix appartiennent à des lignes dont le trajet est le plus long de la capitale. Pourquoi ces lignes peuvent-elles survivre et pas les autres qui desservent des itinéraires plus courts ?
L’Etat doit peut-être trouver un moyen, quitte à modifier le cahier des charges, pour empêcher les transporteurs de décider par eux-mêmes la hausse ou la baisse des frais de transport. De toutes les façons, ils n’ont pas été obligés d’embrasser ce métier. S’ils ne trouvent pas leur compte, libre à eux d’arrêter. Les candidats se bousculeront au portillon. D’ailleurs, si la hausse est maintenue, il faut s’attendre à ce que des taxibe clandestins proposent aux usagers leur service au même prix… Et là, ce sera la bagarre.

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