Point de vue : La crise dure et la pauvreté perdure…

Les témoins sont au rouge sur le plan social à l’échelle nationale. La multiplication des attaques de véhicules sur les routes nationales, des vols à la tire, des actes de banditisme allant jusqu’au meurtre, et même des conflits conjugaux… Des faits divers qui font quotidiennement le chou-gras de la presse et des médias locaux de ces deux dernières semaines. Sans compter les nombreux avis de recherche, liés à des faits  d’escroquerie et d’abus de confiance, lancés par la police et la gendarmerie. Des préjudices qui se chiffreraient à des centaines de millions d’ariary. Dans la plupart des cas, de simples employés sont cités comme auteurs présumés de ces délits.
De tels faits reflètent la pauvreté, exacerbée par les effets fulgurants de la pandémie de Covid-19. Madagascar n’a certes pas connu le même sort que l’Afrique du Sud ou la Tunisie où des centaines de morts du Coronavirus avaient été relevés au quotidien. Néanmoins, la lenteur du redressement social et économique affecte bel et bien le quotidien de la population. La classe moyenne, constituée de salariés, s’est effritée dès les premiers mois de la pandémie. Fermeture des hôtels et restaurants, suspension des salaires des secteurs tertiaires hors télécommunication, flambée des prix des produits de première nécessité, chute du chiffre d’affaires de nombreuses entreprises… témoignent de cette dégradation vertigineuse du pouvoir d’achat des ménages malgaches. Les conséquences sont inéluctables : quel que soit leur secteur d’activité, les citoyens n’arrivent plus à subvenir à leurs besoins quotidiens.
Nos dirigeants semblent peiner pour trouver rapidement les meilleures stratégies. Des aides ont été distribuées aux familles les plus vulnérables. C’est bien, mais loin d’être suffisant. Des millions de dollars pleuvent sur Madagascar mais le chemin est long pour que le malgache lambda puisse retrouver son niveau de vie d’avant crise.
La reprise économique s’annonce coriace. L’urgence de la réouverture des frontières aériennes n’est plus à démonter. La reprise du tourisme avec ses activités économiques transversales permettra déjà à des milliers de personnes de retrouver leur emploi. Nos voisins mauriciens ont franchi le pas depuis le 1 er octobre, malgré une situation sanitaire non maitrisée.
Il importe de trouver rapidement des solutions efficaces pour éviter la déliquescence de notre société.
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