Point de vue : Le peuple a faim !

La journée du 05 août n’était pas bon signe pour le régime. En dépit de la série de descentes du Président de la République et des autorités locales sur le terrain, la colère de la population est montée d’un cran. Interpellations directes et mouvements de colère spontanés ont caractérisé le quotidien des Fokontany ces derniers temps. Ce qui a amené l’Etat à revoir sa copie de distribution des vivres aux familles les plus démunies.
La raison est simple, les familles vulnérables ne réagissent plus de la même façon qu’il y a trois mois. Les plaintes des habitants des arrondissements de la capitale sont directement adressées au Chef de l’Etat, qui devient de ce fait, un « fusible » direct. Hommes et femmes qui avaient des revenus modestes se retrouvent actuellement sans-le-sou. Ils n’arrivent plus à nourrir leurs familles faute de travail ou de clients pour ceux qui ont des professions libérales comme les artisans. Parfois, ils se contentent d’un bol d’eau chaude à la place d’un repas pour tenter de survivre. C’est dire à quel point la situation humanitaire est inquiétante et que la capitale se trouve au bord d’une explosion sociale.
Nous en sommes à ce stade car il y a un réel problème d’anticipation et de coordination. Dans plusieurs Fokontany de la capitale, la quantité de vivres distribuée est loin de correspondre à l’effectif de la population-cible. Un député du MAPAR d’Antananarivo n’est pas allé par quatre chemins pour dénoncer ouvertement cette absence de cohérence et de coordination en soulignant que seul un millier de foyers sur 3.000 enregistrés et transmis aux officiels, ont pu bénéficier des vivres. Qu’en est-il alors des 2.000 autres ? Il est tout à fait logique que ces derniers expriment alors leur mécontentement à leur manière.
Apparemment, le problème ne vient pas des chefs Fokontany qui sont accusés à tort ou à raison de corruption et de favoritisme dans cette situation de grand désordre. Ces chefs Fokontany ne sont, certes, pas tous des saints, mais ils ne sont pas non plus les décideurs de ces distributions. Ils n’arrivent plus à contrôler la situation dans leur quartier respectif puisque le peuple a tout simplement… faim !

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