Point de vue : Les subventions, parlons-en

Les subventions, parlons-en

Pour éviter la hausse du prix des tickets des taxibe, l’Etat n’a trouvé d’autres solutions que de subventionner  les propriétaires. Pour maintenir à flot la compagnie nationale Air Madagascar et la Jirama, l’Etat a injecté des centaines de milliards d’ariary dans leurs caisses. C’est une solution, mais à la longue, elle pèse sur le budget de l’Etat qui continue à payer sans rien avoir en retour.
Hier, une association de consommateurs, dans une conférence de presse, n’a pas hésité à exiger de l’Etat les mêmes solutions pour contrecarrer la hausse des prix du riz et des médicaments. En effet, pourquoi pas ? Le riz, on en mange tous les jours et les médicaments sont trop chers pour que le petit peuple puisse s’en procurer auprès des officines. Ce sont des produits de première nécessité vitaux.
Hélas, combien parmi les contribuables ou parmi la population savent que c’est la pire des manières pour résoudre un problème ? Car pour une entreprise en crise, qui se débat pour survivre, la subvention ne sert qu’à résoudre une seule partie du problème et non son éradication. Soit c’est pour payer le personnel, soit c’est pour acheter du carburant (pour la Jirama)… c’est-à-dire que c’est de l’argent perdu. L’Etat n’a aucun moyen pour récupérer ce qu’il a dépensé. Autrement dit, d’autres secteurs qui ont besoin d’argent en seront privés.
Comment apprendre aux Malgaches de ne plus recourir à l’aumône ? Comment leur apprendre à fabriquer une canne à pêche et à ne plus demander du poisson s’il a faim ? Car tout le problème est là.
La saison des pluies est toute proche. Tous les ans, les bas quartiers de la capitale sont exposés aux crues des rivières et aux inondations. Les victimes sont toujours presque les mêmes. Mais à aucun moment ces dernières n’ont pensé à aller ailleurs, à construire sur les hauteurs, à trouver les moyens pour échapper à leur condition misérable pendant la saison sèche. Ils préfèrent attendre la montée des eaux pour rejoindre les abris et attendre les dons des associations, des ONG et des particuliers attristés par leur sort. Ceux qui sont habitués à leur donner du poisson. A commencer par l’Etat. En fin de compte, l’Etat est toujours responsable…

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