Point de vue : Montrer qui nous sommes !

Montrer qui nous sommes !

Le sommet de la Francophonie aurait du être une fête. Car recevoir ce sommet qui réunit presque la moitié des pays du monde, ça n’arrive pas tous les jours. Beaucoup s’en souviennent encore, quand Madagascar a eu l’insigne honneur d’abriter les Jeux de la Francophonie en 1997, tout le pays était en communion et tous les soirs, la ville comme le Village des Jeux s’animaient après les matches de la journée, principalement, quand les athlètes malgaches décrochaient une ou des médailles, de n’importe quelle couleur.
Contrairement à cette enthousiasme d’il y a 19 ans, le Sommet de la Francophonie, lui, se prépare en silence et suscite, chez certains, plus la crainte que l’espoir. Crainte d’un sommet mal organisé, d’un attentat, d’un débordement… Il n’y a pas cet élan populaire que les dirigeants attendaient. Au contraire, la population montre une certaine désinvolture face à ce sommet qui est pourtant planétaire.
A qui la faute ? Même si Michaelle Jean, Secrétaire Générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie a expliqué que la Francophonie n’est pas la France, bien peu ont compris la nuance. Madagascar, en particulier, partage beaucoup de choses avec ce pays qui, naguère, était appelé la « Mère patrie ». Nous avions été colonisés par la France, nous avions été néocolonisés sous la 1ère République, les soldats français ont massacré les Menalamba, les  VVS et les MDRM sous la colonisation, elle est accusée d’être derrière toutes les crises qui ont secoué le pays et, depuis tout récemment, le problème des Îles éparses est réapparu, enfoncant encore le clou d’un sentiment anti-français perceptible chez certains et exploité par des politiciens en mal d’audience et opportunistes.
Voilà, le mot est dit. Opportunisme. Nous sommes au XXIè siècle. A un moment où tout s’enchevêtre, s’imbrique. La mondialisation est à son comble que même Donald Trump, fraîchement élu président des Etats-Unis, a mis de l’eau dans son vin quand il a parlé de l’Amérique aux Américains. Nul, en ce moment, ne peut s’isoler et regarder avec indifférence ce qui arrive à son voisin. Le sommet sera ainsi une des occasions pour Madagascar de renouer plus fortement les liens avec les autres. Il nous faut regarder plus loin et non ressasser les mauvais souvenirs. Il ne nous faut pas se laisser berner par des politiciens qui seront les premiers à se tourner vers la France si par bonheur (ou par malheur), ils ont la chance d’accéder un jour au pouvoir. Qu’ils le veuillent ou non, la France reste un partenaire privilégié du pays. Partenariat ne signifie pas abaissement ou avilissement. Et ce sommet est une occcasion pour les Malgaches de montrer ce qu’ils valent. Ou plutôt de montrer qui nous sommes.

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