Pour la fin de l’impunité
Culture d’impunité. Voilà une expression qui revient toujours à la charge. Des politiciens estiment que la réconciliation ne soit pas ramenée à une simple opération de blanchiment de fautes commises. Tout crime doit être expié d’une manière ou d’une autre. L’impunité existe parce que souvent, la loi est silencieuse, voire, vide. Mais cela peut être aussi une pratique tacite. Emprisonner une personne qui occupe un « haut emploi de l’Etat » déclencherait un effet de dominos, aux conséquences incalculables.
Une bonne République et la stabilité institutionnelle ont besoin d’hommes d’Etat de bonne moralité. C’est, d’ailleurs, un des maîtres mots du Président de la République qui veut mettre un terme au trafic d’influence, à la gabégie, au trafic de bois de rose, à la corruption. Au blanchiment d’argent. Quant au Premier Ministre, il entend en finir avec la grande criminalité, comme les kidnappings, les viols et le grand banditisme…
La culture d’impunité ne doit plus avoir cours. Cela donne une mauvaise image du pays et du régime lui-même. Madagascar est un grand village et tout se sait et se raconte. La réconciliation nationale a débouché sur de nombreuses résolutions. Parmi elles, figurent la lutte contre le grand banditisme et le « tsy maty manota », c’est-à-dire l’impunité.
Tout doit être justiciable. Du Président de la République aux simples citoyens. Mais la culture de la « courbette » pourrit les mentalités. Des responsables étatiques se croient au-dessus de la loi et agissent en conséquence. La justice sociale expéditive est expliquée par la frustration des citoyens. Ils ne font plus confiance en la Justice car un « grand » a toujours raison.
Dans les démocraties avancées, les hommes politiques, les grands fonctionnaires et autres responsables de l’administration font attention. Car la loi est sévère à leur endroit. Le système de juges indépendants présente plus d’avantages que d’inconvénients. C’est une matière à réflexion.