Point de vue : Prêcher dans le désert !

Quatre mois après le début de la pandémie, les employés du secteur privé se trouvent toujours dans l’impasse. Jusqu’ici, aucune réponse claire de l’Etat dans le cadre d’un appui social n’a été rendue, alors que des milliers d’employés font face à la fois à la propagation du virus et à une perte d’emploi.
L’éventualité d’une reprise à la normale n’est pas pour demain. Si nous étions à un taux de positivité de 17% hier, cela ne signifie pas pour autant que la propagation de la Covid-19 est maîtrisée. Un déconfinement progressif ne pourra donc se faire qu’après plusieurs semaines. Ce qui signifie que la réouverture des restaurants, hôtels, industries, commerces et toute activité non essentielle, ne pourra se faire dans les 15 prochains jours.
A l’extérieur, au début de la crise en mars 2020, les autorités françaises ont soutenu les employés à hauteur de 80% de leurs revenus mensuels, ce qui a permis aux entreprises françaises de résister à la crise. Les Allemands ont déployé 1.000 milliards d’Euros pour soutenir leurs entreprises depuis le mois d’avril. Pas plus tard qu’hier, les autorités mauriciennes ont déboursé 265 millions d’USD au profit de 147.000 entreprises et de 450.000 employés depuis le début de la crise sanitaire. Et au titre de ce mois de juillet, le gouvernement mauricien a préparé une enveloppe de 15 millions d’USD pour préserver les emplois dans cette Île-Etat.
Qu’en est-il de Madagascar ? Les organisations patronales et les syndicats des employés parlent jusqu’ici de vide total. Personne ne leur renvoie l’ascenseur en dépit des cris de détresse qu’ils ont formulés depuis le mois de mai dernier. Le gouvernement n’entend pas pour l’instant répondre par une subvention aux entreprises privées, tel que l’a toujours prôné le ministre de l’Economie et des Finances. Les secteurs du tourisme, du transport ou encore des mines sont les plus affectés par cette crise sanitaire. Comment l’Etat va-t-il les sauvegarder, eux qui sont les premiers pourvoyeurs de devises et de recettes fiscales pour notre pays ?
A-t-on oublié à Madagascar que c’est la consommation qui relance l’économie ? Jusqu’ici, les mesures annoncées par l’Etat se limitent au report des échéances fiscales.

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