Point de vue : Réconciliation politique et politisée

Réconciliation politique  et politisée

Ravalomanana est bien traité à L’Amirauté où il est assigné. Pourquoi, le contraire aurait été étonnant pour la bonne et simple raison que les diplomates qui lui ont rendu visite n’ont fait aucune déclaration dénonçant un quelconque mauvais traitement. Pour la petite histoire, ce sont ses anges gardiens qui souffriraient des caprices de l’ancien Chef d’Etat.
En tout cas, l’Afrique du Sud en a vu de toutes les couleurs. Pendant 5 années, il a fallu loger, nourrir, distraire Marc Ravalomanana et cela nécessitait des millions de rands. Pour d’autres analystes, l’essentiel a été fait : il est de retour au pays. Peut-être pas dans le sens où le voulaient les partisans de Marc Ravalomanana, mais il est là. Et tout semble montrer qu’il faut compter avec lui.
Le processsus de réconciliation du FFKM, dénommé « 4 F », l’associe. C’est inévitable. Tout ce qui est là : nouveau régime, 4ème République… Tout cela est arrivé grâce à et/ou à cause de Marc Ravalomanana. Et de ses différends avec les politiciens de 2009, y compris Andry Rajoelina. N’oublions pas l’histoire pour ne pas travestir le présent et dénaturer le futur.
En 2009, il y eut trois fronts d’opposition. Le premier réunit tous les politiciens frustrés, voire, humiliés et le second est dirigé par Andry Rajoelina, maire de Tanà, devenu adversaire de Ravalomanana qui avait fermé Viva-TV. Le troisième front fut celui des exilés dont Didier Ratsiraka, empêché de revenir au pays. Ce 3ème front avait travaillé avec la France pour renverser le régime de Ravalomanana. Le schéma initial revoyait l’Amiral Ratsiraka comme Président de la Transition.
Les événements s’étaient accelérés au pays. Le premier panier à crabes a décidé de rallier le second front et du coup Andry Rajoelina, au cours d’une réunion à La Rotonde fut investi chef de l’Opposition. Cela suppose des deals, des arrangements. Et lorsque Marc Ravalomanana, sous la pression des militaires remontés contre lui et celle des pays occidentaux, s’en était allé à l’exil avec sa famille, nous avions eu une incroyable classe politique dirigeante parquée dans une transition débridée qu’il a fallu modeliser par une feuille de route appliquée aux forceps.
La réconciliation, dans ces conditions, est surtout politique, politisée et politicienne. Pour corser le tout, une armée divisée en promotions rivales où l’unité n’est que de façade. Le FFKM aura fort à faire. Idem Hery Rajaonarimampianina qui, en principe, en tant que Président élu, est le garant de l’Unité Nationale. Il possède le pouvoir exécutoire suprême. Et le FFKM devrait faire tandem avec lui.

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