Point de vue : Rétablissement de la sécurité par la politique de proximité

Rétablissement de la sécurité par la politique de proximité

La restauration de la sécurité est devenue un grand problème pour Madagascar. Durant la crise et après la crise, les choses se sont aggravées. Il ne se passe pas un jour sans que l’actualité ne soit écrite en lettres de sang. Les « dahalo » sont de plus en plus audacieux et augmentent en nombre. Les razzias se multiplient. Les « dahalo» écument plusieurs régions et, particulièrement, dans le Sud. Pire, les « dahalo » osent attaquer les camps de la Gendarmerie, étant bien armés, selon les témoignages recueillis.
Plusieurs opérations militaires de grande envergure ont été menées dans ces  zones névralgiques et dangereuses. « Fahalemana » est en train d’être déployée dans plusieurs régions chaudes où les vols de zébus sont toujours suivis de morts d’hommes, d’enlèvements d’enfants et de femmes, de viols  et d’incendie de maisons. Il ne manque plus que la motivation religieuse intégriste pour que la situation ressemble à celle qui prévaut au Mali, Tchad, Nigeria avec le Boko Haram.
L’insécurité a-t-elle des dessous politiques ? Les avis divergent. Les uns n’écartent pas une manœuvre orchestrée pour déstabiliser le régime en place. On ne peut pas parler de développement sans sécurité. Sans un climat d’apaisement social réel. Une conférence sur le rétablissement de la sécurité se tient au CCI Ivato. L’Union Africaine apporte sa contribution, car elle dispose d’un département qui, justement, s’occupe du maintien de la paix  après une crise majeure. Cette assistance technique est nécessaire. Madagascar ne peut plus prétendre assurer la sécurité de sa population à elle seule.
Il est temps de penser également au rôle de ces militaires, étant donné que l’adversaire de la paix à Madagascar est de l’intérieur et non de l’extérieur. L’adversité est dopée par des livraisons d’armes de guerre et par la pauvreté ambiante qui lui permettent de recruter facilement des jeunes et des enfants. Les analystes craignent la naissance d’une véritable armée de « dahalo » bien structurée. Lorsqu’on sait que des anciens militaires et gendarmes ont rejoint les rangs des « dahalo » qui s’organisent pour lancer des opérations de vols de bovidés et des expéditions punitives contre des… officiers de la Gendarmerie. Par représailles pour avoir, semble-t-il, trahi un « deal » dans une sorte de racket conventionné. L’assassinat du Capitaine Falihery, de la Gendarmerie, est nébuleux et ouvre de nombreuses suspicions de meurtre prémédité.
Quid des fameux « dahalo » repentis ? Nombreux d’entre eux auraient rejoint leur vie ancienne de « Dahalo ». Les structures de réinsertion n’ont pas fonctionné. Les associations défenderesses des droits de l’homme poussent des cris de mélusine, dénonçant les agissements violents des Forces de l’ordre. Mais il est clair que la répression armée ne sera pas la solution durable. Le rétablissement de la sécurité devrait se jouer dans une vision de proximité. La stratégie nationale sera axée plus sur la  dimension nationale, politique et internationale. Il faut traquer les cerveaux qui  sont dans le macrocosme.

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