Point de vue : Une rentrée compromise

Une rentrée compromise

Si sous d’autres cieux, le mois de septembre est souvent le mois de la rentrée, chez nous, le mois d’octobre est le début de la nouvelleannée que ce soit scolaire ou administrative. Octobre coincide en effet avec la deuxième session ordinaire du Parlement où les députés et sénateurs vont discuter de la loi de Finances de l’année suivante.
Si la rentrée parlementaire va se dérouler normalement, l’année scolaire débute mal avec cette grève des enseignants lesquels réclament pas moins de 700 000 Ar. d’indemnités mensuelles. Des réclamations qui ne datent pas d’hier puisque tout au long des années scolaires précédentes, ces enseignants ont provoqué des grèves intermittentes dont les dates sont bien choisies (à la veille des examens officiels, en pleine période de correction ou en plein examen…). A chaque fois, à la suite de négociations ou de compromis, la situation se calme même si les problèmes ne sont pas résolus.
La rentrée de ce jour est, en tout cas, compromise, puisque le mouvement enclenché depuis une semaine ne s’est pas arrêté. Pire, il risque d’être généralisé avec  la participation des enseignants en provinces.
A première vue, la condition des enseignants est la pire de tous les fonctionnaires, malgré les avancements et les montées en grade ou en catégorie : des indemnités de risque, d’éloignement ou de logement ridicules par rapport au coût de la vie actuelle, des affectations sans remboursement de transport pour certains… bref, les enseignants ont raison de revendiquer l’amélioration de leur sort. D’ailleurs, d’aucuns savent que l’avenir de nos ouailles dépend des leçons apprises à l’école.
Mais vu sous un autre angle, ont-ils raison de s’en prendre, justement, à l’avenir de leurs éleves ? La vocation d’un enseignant est de partager son savoir. Ils savaient depuis qu’ils ont été formés les contraintes d’un fonctionnaire affecté à l’enseignement. Ils n’ignorent pas que le budget de l’Etat ne peut pas être modifié en cours d’année et que pour bon nombre d’entre eux, notamment les FRAM, leur statut ne leur permet pas encore d’entrer en concurrence avec  les enseignants diplômés, sortant des Ecoles normales, de l’Université  ou des centres de formation.
La réponse du ministère est attendue dans les jours qui viennent. Le mieux est de trouver un consensus qui garantira une année scolaire aboutie. Que les élèves ne soient pas les otages des enseignants. C‘est comme un médecin qui renie son serment quand il refuse de soigner une personne malade pour quelque prétexte que ce soit. Les enseignants redoreront leur blason quand ils comprendront que l’enseignement est une vocation et non une profession…

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