SEKRIMA : Des travailleurs au pied du mur

L’intervention du Président Andry Rajoelina déclenche des réactions de toutes parts. La Confédération Chrétienne des Syndicats Malgaches SEKRIMA (Sendika Kristianina Malagasy) par la voix de son Secrétaire Général, exprime son avis.

«Depuis près d’un mois, les salariés effectuent une, voire, deux heures de trajet à pied pour aller travailler. Depuis l’état d’urgence sanitaire, en effet, c’est la seconde fois qu’un prolongement des horaires de travail est adopté. Sauf que cette fois-ci, il n’y a toujours pas de transport en commun. Cela pose problème, toutefois, les travailleurs se sont habitués malgré eux». Ces propos sont de Rémi Henri Botoudi, Secrétaire Général du Syndicat SEKRIMA. « Des travailleurs se trouvent au pied du mur. S’ils restent chez eux, ils ne seront pas payés. S’ils se rendent au travail, ils doivent se débrouiller lorsque leur société ne peut mobiliser un moyen de transport », se désole-t-il.
Quoi qu’il en soit, chacun doit observer les mesures sanitaires pour que tous soient protégés sur leur lieu de travail. Outre le port de masques et la distanciation sociale, le lavage des mains au savon s’avère d’une importance majeure. « A défaut, l’utilisation de gel hydro-alcoolique est préconisée. Mais ce n’est pas à la portée de tous», reconnait notre interlocuteur. « A ce rythme, des individus seront contraints de trimbaler une grande bouteille d’eau et du savon où qu’ils aillent à moins que des organisations et associations diverses ne se mobilisent pour installer des dispositifs de lavage des mains à différents endroits. Ces mesures s’imposent pour nous éviter un nouveau reconfinement…».

Soutien aux employés…

Une autre information retient toute l’attention des observateurs. Il s’agit de la possibilité pour un travailleur du secteur privé de contracter un prêt à taux zéro d’un montant équivalent à un mois de son salaire, remboursable en 12 mois. Cela fait 5 mois que des salariés sont au chômage, d’autres travaillent pour un demi-salaire. « Les travailleurs sont asphyxiés, il leur faut une bouffée d’oxygène, et c’est justement la raison d’être de ce prêt. Certes, l’idéal aurait été d’obtenir une aide financière non remboursable, mais bénéficier d’un prêt en ces temps difficiles c’est… mieux que rien. Ce qui permettra aux travailleurs de subvenir à leurs besoins immédiats. Les travailleurs n’ont pas le choix » renchérit Rémi Henri Botoudi.
Les réactions fusent de partout sur le sujet. Nombreux pensent qu’en tant qu’adhérents de la CNaPS, leurs cotisations versées leur appartiennent. Rémi Henri Botoudi a dû leur expliquer que : « Ce n’est pas ce que dit la loi. Ces cotisations deviennent patrimoine de la CNaPS. Il n’est précisé nulle part qu’en cas de difficultés rencontrées par le salarié, les cotisations lui seront redistribuées ! Pour qu’une telle mesure puisse s’appliquer, il faudra une refonte de la loi. Cela ne peut se faire que par voie d’ordonnance du Président de la République en cette période d’état d’urgence sanitaire ».
Les raisons pour lesquelles l’aide financière de la CNaPS doit être remboursée ont été explicitées dans notre parution d’hier. Pour le SG de la SEKRIMA, personne n’a intérêt à ce qu’un chaos, dû à la grogne des travailleurs se produise dans ce contexte déjà difficile. Grand défenseur du dialogue social, Botoudi Rémi Henri estime cependant que « Si le prêt constitue une solution à court terme, des solutions pérennes pourraient être trouvées à l’issue d’une concertation de toutes les parties prenantes ».

Claudia R

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