Trafic de femmes vers la Chine : Une Malgache s’achète à 24 millions Ariary

Trafic de femmes vers la Chine : Une Malgache s’achète à 24 millions Ariary

Traite de personne ? Autre forme d’esclavage ? Ou simplement travail domestique à l’étranger ?… Les expressions sont diverses pour qualifier l’acte de certains individus sans scrupule qui s’enrichissent sur l’infortune d’autrui.

Le service des enquêtes spécialisées de la Police nationale a démantelé un réseau de trafiquants de filles malgaches vers la Chine, en mettant notamment le grappin sur « Mina », suspectée d’être à la tête de ce réseau. Arrêtée à Ningde, dans la province de Fujian, en Chine, Mina a été rapatriée le 8 janvier dernier dans la capitale. Selon les éléments d’informations qui nous ont été fournies par le SICRI, cet important coup de filet résulte de la collaboration fructueuse entre les autorités chinoises et malagasy. Les précisions qui nous sont parvenues ont permis de révéler qu’une fille malgache est vendue à 24 millions d’Ariary une fois arrivée en Chine.
Mina a été incarcérée à la prison d’Antanimora après avoir été traduite en justice. Bakoly, une passeuse et non moins complice de Mina, qui fait la navette entre Madagascar et la Chine quant à elle, avait été rémunérée à 10 millions d’Ariary pour une fille. Elle a déjà été arrêtée il y a plusieurs semaines de cela. Son véhicule ainsi que les biens mal acquis, ont également été saisis par les autorités judiciaires.
Les investigations ont, en outre, permis de savoir que ce réseau avait pour mission d’envoyer en Chine 5 filles malgaches toutes les 2 semaines.

L’enfer

Selon les témoignages accablants d’une victime, qui a pu rentrer saine et sauve en terre malgache, ses recruteurs leur avaient promis un travail grassement rémunéré, soit à 5 millions d’Ariary par mois. Après s’être entretenu avec eux via les réseaux sociaux, il a été convenu qu’elle travaille dans un champ de thé. Ce qui ne fut pas le cas puisque, une fois arrivée en Chine, la victime a été contrainte d’épouser un Chinois. Cette première victime a eu la chance de s’enfuir et de trouver ainsi son salut dans un poste de police local.
Une 2ème victime a raconté qu’elle avait carrément été envoyée dans la brousse, loin de toute civilisation. Coupée de toute communication avec le monde extérieur, elle aurait ainsi vécu l’enfer. Mariée de force à un vieil homme de 51 ans, elle aurait subi des tortures morales, psychologiques et autres sévices sexuelles, et la liste est longue. Cette autre victime portait encore des traces de maltraitance sur la figure ainsi que sur des endroits de son corps. Dans son témoignage, cette 2ème victime avait parlé de 4 autres filles qui seraient encore restées en Chine, et la liste n’est pas exhaustive.
Les autorités locales ont indiqué avoir concédé d’importants efforts aux fins de rapatrier toutes ces filles malgaches dupées et qui sont toujours restées en Chine.

L.R

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