Vie syndicale : Les prêts ne feront qu’endetter les travailleurs

Les groupements des employeurs et les syndicats des travailleurs ont sollicité des subventions de l’Etat au profit des travailleurs du secteur privé dont les activités sont compromises par la crise sanitaire. L’Etat, pour sa part, semble plutôt opter pour un prêt à travers la CNaPS. «Cela ne constitue nullement une aide… loin de là » se désole la plateforme syndicale «Randrana Sendikaly ».

«Permettre au travailleur affecté par la crise d’emprunter l’équivalent de son salaire mensuel avec un délai de remboursement de 12 mois ne l’allégera pas pour autant du lourd fardeau qu’il supporte depuis le début de la crise sanitaire. Il sera davantage endetté et à l’agonie», déplore la plateforme « Randrana Sendikaly » regroupant le mouvement Syndicalisme et Vie de Société (SVS) ainsi que l’Union des Syndicats Autonomes de Madagascar (USAM).
«Les fonctionnaires continuent de percevoir leurs salaires, d’autres catégories de personnes bénéficient de différentes sortes d’aide subventionnelle, à titre de donation, mais les travailleurs du secteur privé, qui sont aussi des contribuables, sont tenus de rembourser à la CNaPS leur propre argent », s’indigne Mbolanomena, SG de l’USAM. Selon ses dires, les cotisations mensuelles versées à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale ont permis à la CNaPS de placer ces fonds et d’en tirer profit. «Ce sont les intérêts perçus qui devraient être utilisés pour aider les travailleurs, sans toucher aux cotisations versées qui servent à payer les pensions et autres. Ces aides devraient se présenter sous forme de prêts non remboursables, mais l’Etat en a décidé autrement », regrette notre interlocutrice.
La plateforme syndicale a lancé une pétition pour l’obtention de l’aide que les travailleurs attendent de la CNaPS. L’objectif d’atteindre 5000 signatures est atteint. «Nous allons nous retrouver devant la CNaPS vendredi prochain, avant de nous rendre à la Primature pour remettre les pétitions», conclut la Secrétaire Générale de l’ Union des Syndicats Autonomes de Madagascar. Les travailleurs du secteur privé seront-ils entendus ? Wait and see !

Claudia R.

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