Point de vue : Crise sanitaire et éducation

L’année scolaire en cours devrait se dérouler sans incident. Voilà une nouvelle qui devrait réjouir plus d’un. C’est du moins ce qu’a laissé entendre le ministère de l’Education nationale, qui vient de procéder à la publication du calendrier des examens officiels. Toujours est-il que la crise sanitaire plane toujours sur nos têtes comme une épée de Damoclès. Les cas isolés de covid-19 ayant été relevés dans certains établissements scolaires témoignent de cette situation. Des faits qui auraient visiblement été rapidement maîtrisé et ce, avec le concours des ministères de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, ainsi que de la santé publique.
Le ministère de tutelle a tenu à jouer la carte de l’assurance en indiquant que le calendrier des examens devrait cette année être maintenu, énumérant au passage l’efficience des mesures sanitaires prises au niveau des établissements scolaires répartis dans les différentes Direction régionales pour endiguer la pandémie.
A en croire toujours le MEN, contrairement à l’année dernière, les fermetures d’écoles en cas de recrudescence de l’épidémie ne figureraient pas dans son agenda. Le ministère ne peut pas se le permettre. On connaît les conséquences dévastatrices de ce genre de disposition : une perte d’apprentissage occasionnant une baisse du niveau des élèves, une augmentation du taux d’abandon scolaire, une violence accrue contre les enfants, des grossesses d’adolescentes voire des mariages précoces dans certaines localités … Beaucoup en portent encore les cicatrices. Le droit à l’éducation avait été sérieusement compromis. On imagine aisément qu’ils ne sont pas prêts à revire une telle expérience !
Conscient des enjeux, le ministère a opté en faveur de la continuité de l’apprentissage et le déroulement des cours en toute sécurité pour cette année scolaire, en misant notamment sur l’application des protocoles sanitaires en vigueur ainsi que du respect des gestes barrières. Mais cela suffira-il si la pandémie revient avec l’hiver ou si les nouveaux variants arrivent jusqu’à nous comme dans la majorité des pays africains qui voient leur nombre de décès se multiplier jour après jour? Le coronavirus ne disparaitra pas cette année. Selon l’OMS, le recours au vaccin pour tous les pays est l’unique solution. Mais quand les Malgaches pourront-ils en bénéficier ?

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