Le dialogue politique Union Européenne-Madagascar s’est tenu dans la plus grande courtoisie vendredi dernier au Palais d’Etat d’Iavoloha. Les deux parties ont essayé de surmonter les obstacles dans le cadre de leur coopération, mais entre les lignes, l’Union Européenne a émis des recommandations sur des points qui ne sont pas à ignorer.
Le sujet sur la lutte contre la corruption a entre autres été évoqué durant ce dialogue. « L’Union européenne a exprimé sa volonté de continuer à soutenir le gouvernement dans ce domaine. Les parties ont également discuté de la récente proposition de réforme des Pôles Anti-Corruption (PAC) » précise le communiqué conjoint relatif à ce rendez vous. Ils ne sont pas arrêtés à ce stade de discussions apparemment. Un diplomate d’un pays membre de l’Union Européenne avait partagé sa consternation lorsqu’une proposition de loi avait été engagé par un parlementaire et validé par le gouvernement voulant réduire les domaines d’intervention du Pôle Anti Corruption (PAC). Une telle initiative ne ferait que remettre les compteurs à zéro dans le cadre de la lutte anti-corruption à Madagascar estime cet interlocuteur. Une crainte qui va certainement influencer les relations entre l’Europe et la Grande Île si ce projet de réforme est entériné.
L’épineux problème des élections a également été remis sur la table. L’Union Européenne a émis le souhait de mener une mission de suivi auprès de la mission d’observation électorale qui a été déployée lors des présidentielles de 2018. L’UE a d’ailleurs formulé plusieurs recommandations à travers cette mission d’observation électorale. C’est un passage qui ne peut être pris à la légère puisque, avant le dialogue politique, la délégation de l’UE avait auparavant consulté la société civile qui est aussi impliquée dans l’organisation des élections. Faute d’ouverture d’une enquête sur les soupçons de doublons dans la liste électorale, l’UE a pris les devants en soumettant aux responsables de l’exécutif d’améliorer l’organisation des futures élections. L’effet « Thierry Rakotonarivo » n’est pas prêt d’être oublié par les bailleurs internationaux.
Transparence dans la gestion de la crise sanitaire, relance économique à travers la priorisation de l’économie verte, effectivité de la décentralisation, des sujets qui ont également été évoqués. En tout cas, l’Union Européenne a démontré ses exigences à travers ce dialogue politique avec la partie malgache. L’Europe qui n’a pas du tout changé de langage sur le plan diplomatique en rassurant les dirigeants de la Grande Île de son appui. Mais derrière cette assurance, l’UE se veut aussi d’être rassurée sur des sujets qui constituent les fondements de la démocratie et du développement à l’instar de la liberté d’expression, de la bonne gouvernance, de la lutte anti corruption ainsi que de la crédibilité des élections.
Point de vue : L’Union Européenne veut des assurances
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