SEFAFI : Pour des élections jumelées aux communales

Si le jumelage des élections législatives avec les dernières présidentielles ont suscité de nombreux débats très récemment, cette fois-ci c’est au tour des régionales et communales de prendre les devants de la scène.

Le sujet portant sur la décentralisation à Madagascar revient sur la table. Dans son dernier communiqué du 1er juin 2019, l’Observatoire de la Vie Publique (SEFAFI) a attiré l’attention des responsables étatiques dans la mise en application de la décentralisation effective. Une initiative qui se doit d’être un levier pour le développement de la Grande Île. Pour ce faire, il propose l’organisation d’élections régionales jumelées aux communales de cette année. «Si les élections régionales sont organisées en même temps que les élections communales, au cours du second semestre 2019, la régionalisation offrira une bonne opportunité pour accélérer la mise en œuvre de la décentralisation. Ces élections faciliteront le dialogue entre les Communes et leurs régions respectives, afin de mettre les plans régionaux en harmonie avec les enjeux de développement local. Elles instaureront un dialogue suivi entre le territoire et les ministères sectoriels, offrant aux collectivités la possibilité de jouer leur rôle de maitre d’ouvrage dans la mise en œuvre de la politique publique», prévoit le communiqué du SEFAFI.
Pour ce faire, cette décentralisation va à sens unique jusqu’ici et ceux depuis 2004 à travers la mise en place des régions selon le SEFAFI. Pour ce dernier, la nomination de gouverneurs ne reflète pas l’esprit de cette décentralisation tel que le préconise la Constitution. Au contraire, elle ne fera que renforcer un système qui ne permet pas l’effectivité de cette initiative de décentralisation.
L’Etat aura également ses responsabilités dans cette initiative de mise en effectivité de la décentralisation. La concurrence entre les services déconcentrés et les collectivités décentralisées ne font qu’enfreindre la bonne marche de la décentralisation. Le SEFAFI qui a cité en exemple l’absence de transfert de ressources financières lorsque les transferts de compétences techniques ont été mis en avant. Ce qui handicape la décentralisation financière des collectivités faute de ressources suffisantes. Et toujours dans ce sens et afin de mieux gérer la question de la décentralisation, le SEFAFI estime judicieux de dissocier du Ministère de l’Intérieur le volet de la Décentralisation. «… il serait opportun d’enlever au Ministère de l’Intérieur la responsabilité de la mise en œuvre de la décentralisation, cette dernière devant, par définition, se suffire à elle-même. Car chacun le sait, les citoyens autant que les représentants de la communauté internationale : sans une décentralisation effective du pouvoir et du financement, il n’y aura pas de développement à Madagascar. L’urgence absolue est de la mettre sur de bons rails et de la faire progresser à grande vitesse…», conclut le SEFAFI.

Marc A.

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